Le Colonel Assimi Goïta, président de la transition militaire au Mali, qui a échoué à utiliser la voie de la pression (arrestation de militaires ivoiriens à Bamako) pour faire plier le dirigeant ivoirien Alassane Ouattara, change désormais de stratégie et implore ce dernier, en vue d’obtenir son soutien pour des financements de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD).
Selon Africa Intelligence, « le colonel Assimi Goïta, à la tête de la junte malienne, réclame l’implication personnelle de son homologue ivoirien, Alassane Ouattara, pour obtenir la levée de certaines réticences de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Gouvernée par l’Ivoirien Jean-Claude Kassi Brou, l’institution est basée à Abidjan. Alassane Ouattara préside par ailleurs l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ».
Le journal indique que cette demande de la junte militaire au pouvoir à Bamako est contenue dans « un procès-verbal rédigé lors de la visite, le 24 mars 2023, d’Abdoulaye Kouyaté, directeur de cabinet adjoint du ministère ivoirien des affaires étrangères (dirigé par la ministre d’Etat Kandia Camara), reçu à Bamako par Abdoulaye Diop, chef de la diplomatie malienne ».
« Dans ce document, qu’Africa Intelligence a pu consulter, Bamako soulève ses vives préoccupations quant au traitement particulier que lui réservent la BCEAO et la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), dirigée par le Béninois Serge Ekué », indique le magazine, dans sa parution du 22 juin 2023.
Ainsi donc, après avoir échoué à obtenir l’intervention d’Alassane Ouattara auprès de certaines institutions financières régionales et internationales, à travers la stratégie douteuse d’arrestation des militaires ivoiriens, Assimi Goïta, change de stratégie. Si du côté du palais présidentiel du Plateau, l’on ne voit pas d’inconvénient à aider « le peuple frère du Mali », les choses ne semblent pas aussi simples du côté des institutions ciblées par le palais de Koulouba.
De bonne source au sein de la BCEAO et de la BOAD, certains dossiers présentés par les autorités militaires, ne sont pas assez solides pour être éligibles à certains fonds qu’elles sollicitent. De leurs côtés, les dirigeants maliens refusent d’apprendre les mécanismes d’accès à ces fonds et évoquent plutôt des problèmes personnels.
Emmanuel Gautier
Source: afriksoir