Dans une note circulaire datée du 22 avril 2025, la Direction générale des Transports, sous l’autorité du ministère des Transports et des Infrastructures dirigé par Madame Dembélé Madina Sissoko, a apporté d’importantes précisions sur l’application de la mesure d’interdiction de circulation des véhicules hors normes et hors gabarit, entrée en vigueur le 1er avril 2025. Cette mesure, qui vise à réguler le trafic routier national et à renforcer la sécurité sur les routes, suscite depuis quelques jours de vives réactions et des inquiétudes, tant chez les acteurs du secteur que dans la sphère politique.
Une mesure réglementaire aux effets immédiats
Bamada.net-Dans le cadre du suivi de l’application de cette nouvelle règlementation, une réunion élargie s’est tenue le mardi 22 avril 2025 au sein du ministère des Transports et des Infrastructures. Il en ressort que, de manière exceptionnelle, la sortie des véhicules transportant des balles de coton immobilisés aux postes frontaliers vers les ports de transit sera autorisée. De plus, les directions régionales des Transports sont instruites de transmettre à la Direction générale la situation desdits véhicules pour un suivi rigoureux.
À Lire Aussi : Axe Kayes –Bamako : attaque des gros porteurs ce matin par des individus armés
À Lire Aussi : Préservation du Réseau Routier National : Le Mali Prend des Mesures Contre la Circulation des Véhicules Gros Porteurs Hors Normes
Par ailleurs, le document précise que les semi-remorques plateau transportant des conteneurs standards ainsi que les véhicules spécialisés (porte-chars, porte-engins) échappent à l’interdiction. Ces types de transport sont considérés comme normalisés à l’échelle internationale, donc autorisés à circuler, à condition de respecter les normes définies.
Des blocages qui inquiètent les opérateurs économiques
Malgré ces clarifications, plusieurs centaines de camions seraient actuellement immobilisés aux frontières du Mali, faute de conformité aux nouvelles normes. Cette situation commence à avoir des répercussions non seulement sur les transporteurs, mais aussi sur les transitaires, les commerçants et les consommateurs. Le ralentissement des flux logistiques pourrait également impacter les recettes douanières, dans un contexte économique déjà tendu.
Moussa Mara plaide pour une application plus souple
Face à cette réalité, Moussa Mara, ancien Premier ministre du Mali, ancien ministre de l’Urbanisme et de la Politique de la Ville, expert-comptable de formation, mais aussi président du parti politique YELEMA – Le Changement, a réagi à travers une publication sur sa page Facebook officielle. Il appelle le gouvernement à faire preuve de flexibilité :
« Interdiction des gros porteurs dont la longueur dépasse 17,5 mètres : une mesure qui est en train de créer de nombreux problèmes ! […] Plusieurs centaines de camions sont bloqués à nos frontières depuis quelques jours. Cela pénalise les transporteurs, les transitaires, les consommateurs et sans doute les finances publiques si on ne trouve pas de solution rapidement. »
L’ancien maire et député insiste sur la nécessité d’intégrer davantage de pédagogie dans l’application des réformes publiques, notamment dans les périodes économiquement difficiles :
« Je demande au ministre en charge des transports de faire preuve de flexibilité, de laisser entrer ces camions et de donner un minimum de temps pour qu’ils se conforment aux règles. En ces moments économiques difficiles, la pédagogie doit aussi faire partie de notre management public. »
Vers un équilibre entre rigueur et accompagnement
Le ministère des Transports semble conscient de la complexité de l’application immédiate de la mesure. En relayant les précisions contenues dans le communiqué signé par le Directeur général des Transports, Mamadou Sow, le département invite ses services techniques et les partenaires à éviter toute interprétation erronée de la réglementation, et à faire preuve de rigueur dans le contrôle, tout en maintenant un dialogue constant avec les acteurs concernés.
Dans un pays enclavé comme le Mali, dont les corridors routiers sont vitaux pour les échanges commerciaux, la mise en œuvre de mesures de régulation du transport nécessite un savant dosage entre respect des normes, réalité du terrain et impératifs économiques. Le débat est désormais lancé entre partisans de la fermeté réglementaire et défenseurs d’une transition progressive vers les nouvelles exigences.
Application de l’interdiction des gros porteurs : les précisions de la Direction générale des Transports
NB : Toute reproduction, intégrale ou partielle, sans une autorisation explicite de notre part est strictement interdite. Cette action constitue une violation de nos droits d’auteur, et nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour faire respecter ces droits.
Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net