Selon le ministre malien de l’Economie et des Finances, Alousséni Sanou
Le Mali « ne peut pas honorer ses engagements financiers », en raison des sanctions de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) a indiqué le ministre malien de l’Economie et des Finances, Alousséni Sanou, dans une interview accordée au quotidien d’Etat ”L’Essor”.
« Au 31 mars 2022, le cumul des échéances à payer aux créanciers extérieurs et aux investisseurs des titres publics non honorées par le Mali s’élèveront à 205 milliards de Franc FCA », a déclaré Alousséni Sanou.
Et d’affirmer : « L’Etat du Mali ne peut pas honorer ses engagements financiers » soulignant que les sanctions ayant provoqué la fermeture des frontières des Etats membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont entraîné une baisse dans la mobilisation des recettes intérieures.
Il explique en outre que « cette décision a engendré l’indisponibilité des ressources de l’État déposées en compte à la BCEAO (Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest) ».
Alousséni Sanou affrime que « les recettes douanières et fiscales ont enregistré des manques à gagner de quelques centaines de milliards de franc CFA au premier trimestre 2022 » ajoutant que « la mobilisation au titre de la dette intérieure devrait atteindre 300 milliards de FCFA (511 millions de dollar) au premier trimestre ».
En outre, le ministre rassure que les opérations d’injection de liquidité dont les banques maliennes continuent de bénéficier de la part de la BCEAO permettront de financier le déficit budgétaire de l’Etat estimé à 1 000 milliards de Franc CFA (1,7 milliards de dollars).
Malgré les multiples crises et les sanctions, Sanou indique qu’avec la reprise économique en 2021, les perspectives de l’économie malienne pour 2022 sont bonnes ajoutant qu’un taux de croissance moyen d’environ 4% est prévu contre 5% initialement.
Et d’ajouter que ”le gouvernement de la transition ne ménagera aucun effort pour soulager la population, à travers entre autres la stabilité des marchés ».
Pour rappel, l’UEMOA avait annoncé le 9 janvier dernier, lors d’un sommet extraordinaire à Accra au Ghana, la suspension de toutes les transactions commerciales avec le Mali, à l’exception des produits de consommation essentiels : pharmaceutiques, fournitures et équipements médicaux, ainsi que le matériel pour le contrôle de la Covid-19 et des produits pétroliers et d’électricité.
Le 24 mars courant, la Cour de Justice de l’UEMOA avait ordonné, dans un communiqué, la suspension des sanctions économiques imposées au Mali le 9 janvier 2022.