L’Union Européenne (UE) vient de donner une leçon de morale à la France, à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) par la sanction prise contre certaines autorités maliennes. Elle a sanctionné vendredi cinq autorités de la Transition en épargnant les populations.
Si la France est dans des manœuvres contre le Mali, la CEDEAO et l’UEMOA ont, quant à elle, pris des sanctions “illégales et illégitimes’’ contre notre pays. Réunis vendredi dernier à Bruxelles, la France, la CEDEAO et l’UEMOA s’attendaient également à la même décision de la part de l’UE contre le Mali. Mais une fois de plus, l’UE vient de prouver que le Mali qui traverse une crise profonde doit être soutenu et accompagné dans ce contexte particulier.
C’est pourquoi elle n’a pris des sanctions que contre cinq autorités de la Transition. Il s’agit là d’un autre revers de taille pour la France qui connait une tension avec les nouvelles autorités de la Transition qui ont décidé de couper les liens coloniaux. Elle n’est pas seule à subir ce revers de taille, c’est un échec pour la CEDEAO et l’UEMOA qui pensent qu’il faut coûte que coûte isoler le Mali.
Depuis la rectification de la trajectoire de la Transition, en toute responsabilité, le président de la transition, le Colonel Assimi Goïta, a décidé de mettre un terme aux mauvaises pratiques du passé. C’est ainsi qu’il a résolument tenu à ce que les pays partenaires respectent le Mali. Pour ce faire, les autorités de la transition, chaque fois qu’il est question de l’honneur et de la dignité du Mali, n’hésitent pas à taper du poing sur la table.
C’est dans cette lancée que l’unité des militaires danois de la Force Takuba qui avait atterri récemment dans notre pays sans respecter les règles en la matière a été purement et simplement priée de retourner chez elle. Aussi en réaction aux propos indécents, inacceptables et inadmissibles tenus par le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, l’ambassadeur de la France au Mali, M. Joël Meyer a été expulsé.
Si les autorités maliennes ont décidé de mettre fin aux mauvaises pratiques du passé, la France qui avait la liberté totale et agissait en territoire conquis n’arrive pas à digérer cette nouvelle donne.
Toutefois, ce changement de posture imprimée par le président de la Transition et le gouvernement met la France dans tous ses états au point de voir le pays de Macron entamer des manœuvres en vue d’enfoncer le Mali qui a déjà emprunté la voie de non-retour de la refondation de l’État.
Malheureusement, tout projet entrepris visant à déstabiliser le Mali a toujours échoué jusqu’à présent au Mali. L’un de ses derniers recours consistait à pousser l’Union Européenne à prendre de lourdes sanctions contre le Mali. Malheureusement, là aussi, l’anathème n’a pas eu lieu. Au contraire, elle a essuyé un échec total, car seulement le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga et quatre autres autorités de la Transition ont été sanctionnés.
Il faut noter que les mesures adoptées par les vingt-sept consistent en une interdiction d’entrée sur le territoire de l’UE et un gel des avoirs. Cela ne fait d’ailleurs pas peur aux autorités maliennes. Les personnes concernées sont : Dr Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre de la Transition, le Colonel Malick Diaw, président du Conseil national de Transition, le Colonel-major Ismaël Wagué, ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la paix, M. Ibrahim Ikassa Maïga, ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions, M. Adama Ben Diarra, membre du Conseil national de Transition et porte-parole de Yèrèwolo Debout sur les Remparts. Il est reproché à ceux-ci de faire obstacle à la transition politique.
Par ailleurs, il est interdit aux personnes et entités de l’UE de mettre des fonds à la disposition de ces cinq responsables. Ce qui est sûr, cette sanction n’est pas celle voulue pas la France ni la CEDEAO et encore moins l’UEMOA.
Lansine
Source : LE COMBAT