Vingt-quatre heures de silence, puis une réaction officielle de la diplomatie russe aux sanctions européennes contre le groupe paramilitaire Wagner ainsi que trois autres sociétés qui lui sont liées. Moscou a dénoncé ce mardi 14 décembre, par un communiqué du ministère des Affaires étrangères, les décisions prises la veille par l’UE, accusant les Occidentaux d’« hystérie » à ce sujet. Une évolution du discours sur cette question.
Avec notre correspondante à Moscou, Anissa El Jabri
Longtemps, le Kremlin et le ministère des Affaires étrangères n’ont pas réagi aux questions et mises en cause sur le groupe Wagner. Seule et unique réponse : les sociétés paramilitaires sont interdites par le Code pénal russe.
Depuis quelques mois, changement de tonalité : les autorités reconnaissent leur existence, mais se contentent de les présenter comme des acteurs indépendants et libres. Et tant pis si leur présence géographique coïncide avec les intérêts stratégiques et économiques de la Russie.
Avec l’annonce de sanctions européennes, Moscou cette fois dénonce « l’hystérie » qui s’est propagée en Occident autour de ce thème et qui « témoigne avant tout de la jalousie de certaines anciennes métropoles européennes à l’égard des États d’Afrique et du Moyen-Orient », dont elles ont été « forcées de reconnaître en leur temps la souveraineté et l’indépendance ».
La presse russe se fait plus précise. Selon le quotidien Nezavissimaïa Gazeta ce mardi, par exemple, le Mali devient « le point central de la confrontation en Afrique entre la Russie et la France ». Pour le quotidien, « l’UE ne tient pas compte de l’avis de l’ONU ». La Russie y bloque systématiquement toute initiative sur les groupes paramilitaires.
Source: RFI