Nommé Premier ministre, depuis le lundi 22 avril 2019, le Dr Boubou CISSE n’a pas encore mis en place son gouvernement. Une situation inédite qui impacte négativement non seulement tout le fonctionnement de l’administration d’État, mais aussi amplifie la crise scolaire qui perdure pour faute d’interlocuteurs, tout comme les autres segments de la société malienne. Le tout se passe dans un silence radio de tous les responsables politiques et de la société civile plutôt préoccupés par le partage du gâteau Mali, la formation du futur gouvernement.
Pour la première fois au Mali, on est à plus de 10 jours sans gouvernement. Le PM étant toujours dans les tractations pour la mise en place de son équipe, dont l’accouchement ne semble pas aussi facile, à cause des contraintes et de la complexité d’un gouvernement de large ouverture édicté par le Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA. D’ici là, toutes les activités pour ne pas dire que tout le pays vit au ralenti. Pour s’en rendre compte, il suffit de faire un tour dans les départements ministériels, où une bonne partie du personnel est absente ou inoccupée, car aucun dossier ne circule encore et le panier de la ménagère ne cesse de se dégarnir.
Dans cette situation critique, aucun responsable politique ne se soucie du sort de l’année scolaire et surtout l’avenir des millions d’enfants sérieusement compromis par les grèves intempestives des syndicats enseignants qui n’ont plus d’interlocuteurs faut de gouvernement pour décanter la situation.
Certes, quelques jours avant la démission du gouvernement SBM, sur instruction du Président IBK, les salaires des enseignants grévistes ont été débloqués, toutefois, ces derniers n’ont pas repris le chemin de l’école qu’ils conditionnent à la satisfaction totale de leurs revendications, à savoir : l’octroi d’une prime de logement au personnel, la relecture du Décret portant allocation d’indemnités au personnel en charge des examens et concours professionnels en ses articles 1, 2 et 3 et l’accès des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales aux services centraux de l’État.
Pis, aujourd’hui, la désolation est plus grande au niveau de l’administration publique qui est pratiquement paralysée en raison de l’absence du gouvernement. Une situation qui a eu des impacts négatifs sur tout le secteur privé qui dépend en grande partie de l’administration d’État. Pour preuve, l’État étant le principal gros client, tous les grands marchés ou activités sont bloqués en attendant la nomination d’un nouveau gouvernement.
Pendant ce temps, très peu soucieux de cette situation, des responsables politiques continuent de monter les enchères et poser des conditionnalités quant à leur participation à un gouvernement de large ouverture prôné par le chef de l’État.
Aujourd’hui, y a urgence à mettre en place le gouvernement pour faire face aux nombreux et complexes défis auxquels le Mali est sérieusement confronté.
Il s’agit en priorité du retour de la paix et de la sécurité dans notre pays, condition sine qua non de tout développement, en passant par la satisfaction des revendications catégorielle syndicats de travailleurs. Pour ce faire, toutes les forces vives du pays doivent pouvoir se donner la main pour faire face aux menaces qui pèsent sur l’existence même du pays en tant que nation.
Par Sékou CAMARA