Touré devint un chef bien connu, entraînant et commandant une armée croissante et disciplinée. Il élargit ses conquêtes en construisant un empire uni appelé Mandinka. En 1874, il se déclara Faama (monarque) et établit la capitale de son royaume à Bissandougou, dans l’actuelle Gambie. Dans les années 1880, l’empire s’étendit de Bamako (Mali) au nord aux frontières de la Sierra Leone britannique, de la Côte d’Ivoire et du Libéria à l’est et au sud. L’empire de Touré atteignit son apogée entre 1883 et 1887, période au cours de laquelle il prit le titre d’Almamy, qui signifie chef religieux d’un empire musulman.
Après la Conférence de Berlin de 1884 , les forces françaises ont commencé à empiéter sur le pays mandingue. Bien que l’armée de Samory ait initialement vaincu les Français, leurs forces militaires, qui comprenaient souvent des troupes sénégalaises, réussirent entre 1885 et 1889 à le pousser plus loin dans l’intérieur de l’Afrique de l’Ouest. Après plusieurs affrontements, Touré conclut en 1889 divers traités de paix avec les forces françaises.
En décembre 1891, les incursions françaises croissantes dans l’empire de Samory Touré entraînent l’exode de toute la nation vers l’est. Entre 1893 et 1898, l’armée de Touré conquiert de vastes territoires dans le nord de la Côte d’Ivoire. Touré a formé un deuxième empire et établi sa nouvelle capitale dans la ville de Kong, en Haute-Côte d’Ivoire.
Le 1er mai 1898, lorsque les Français s’emparèrent de la ville de Sikasso, juste au nord du nouvel empire, Touré et son armée s’installèrent dans les forêts libériennes pour résister à une seconde invasion. Cette fois cependant, la famine et la désertion affaiblissent ses forces et les Français s’emparent de Samory Touré le 29 septembre 1898 dans son camp de Guélémou, dans l’actuelle Côte d’Ivoire. Touré fut exilé à Ndjolé, au Gabon, où il mourut d’une pneumonie le 2 juin 1900.
Source : Histoire.CI