Les sages du Stade malien de Bamako, à l’issue de l’assemblée générale tenue le 30 juillet 2022 ont compris que l’urgence du sauvetage de leur famille est patente. L’heure est grave et exige une intervention chirurgicale rapide, pour éviter le naufrage de la famille blanche. Les autorités morales du club ont confié ses destinées à Mahamadou Samaké dit Sam. L’homme qui a entraîné l’équipe masculine de basket-ball en 1982, à son retour des études en France. A l’époque, le club était sur une mauvaise pente. Mais il a redressé la barre jusqu’à être vice-champion d’Afrique en 1989 à Abidjan. Par la suite ses obligations professionnelles l’éloignèrent du basket-ball, mais Sam est demeuré très proche des différents comités exécutifs du Stade malien jusqu’à devenir président au début des années 2000, avec les résultats qu’on connaît. Une fois de plus, malgré l’âge et ses occupations, Mahamadou Samaké n’a pas pu résister au désir de sauver son équipe. Qu’est-ce qui a conduit au retour de Sam? Notre analyse.
Cette année, le Stade malien de Bamako sort bredouille d’une saison où il avait l’ambition de faire le doublé, ou en tout cas remporter l’une des compétitions majeures. Mais, comme cela lui arrive rarement, le club n’a eu ni l’un ni l’autre. Il est sevré de compétition internationale l’année prochaine. En plus de ce constat amer, le Stade était sous une véritable tension entre la direction administrative et le reste du démembrement. Les supporters en voulaient plus au président Cheick Diallo de ne pas avoir procédé à des recrutements adéquats qui puissent permettre au club de s’organiser et de tenir les compétitions. Ces dernières années, les Blancs de Bamako ont été incapables de recruter des entraîneurs de haut niveau.
L’analyse d’un tel bilan catastrophique établit la responsabilité personnelle du premier responsable : Cheick Fanta Mady Diallo, coordinateur général, puis président du Stade malien de Bamako. Sa gestion des hommes n’a pas été à la hauteur. Depuis qu’il a pris les rênes du club, celui-ci a été plongé dans un désordre inexplicable. La production de l’équipe cette année est non seulement inquiétante, mais aussi elle ne présage pas un bel avenir.
Le Stade malien de Bamako est dans la déconfiture parce qu’il a l’habitude de compter sur de gros bailleurs pour mener sa politique : des recrutements judicieux, une meilleure organisation administrative. Mais hélas ! La montagne a accouché d’une souris. Quel gâchis pour un club historique comme le Stade malien de Bamako !
Les sages du club se sont sans nul doute bien inspirés du passé de Mahamadou Samaké dit Sam pour lui confier la direction du Stade malien de Bamako pour un mandat transitoire de trois ans. Il aura la charge de redresser la gestion administrative du club. Les supporters sont ainsi soulagés. Dès lors ils se sont donnés à cœur joie. Car l’homme dont il est question avait été plusieurs fois démarché, mais il avait toujours décliné les sollicitations pour des raisons personnelles. Bien avant Me Boubacar Karamoko Coulibaly, et Cheick Diallo, c’est lui qui devait revenir à la charge après le départ de Boukary Sidibé dit Kolon.
Aujourd’hui deux raisons plaident à la faveur de ce retour :
– Primo sa gestion passée, parce qu’il n’a pas lésiné sur les moyens pour soutenir les dépenses du club. Il agissait beaucoup à l’époque plus dans le sens du mécénat, en grand capitaine d’entreprise. Il a apporté son expertise pour la meilleure organisation administrative de l’équipe. Ce qui lui a permis d’engranger des résultats historiques dont un trophée continental en décembre 2009. Dès lors, il a décidé de partir, pas parce qu’il voulait, mais un certain environnement voudrait plus son départ à l’amiable pour prospérer. Bref ce passage de Sam a marqué les esprits.
– Secundo depuis le départ de Sam le Stade a progressivement plongé dans la déconfiture. Parce que la gestion ne répondait pas à la même hauteur que celle de Sam. Pour parler du cas spécifique de Me Boubacar Karamoko Coulibaly, son amour et son dévouement pour le club ne font l’objet d’aucune ambiguïté, mais il n’avait pas les moyens nécessaires pour permettre au Stade de rester le grand club au niveau national et international. Son départ forcé pour placer Cheick Diallo a été l’erreur de trop qui a plongé l’équipe dans une situation catastrophique.
Aujourd’hui Sam est-il capable de remettre le club à flot, imprimer le même rythme lors de son premier passage ? Sam a-t-il eu raison de répondre aux sollicitations des sages ? La réponse dans les mois à venir. Ce qui est à apprécier, et ce qui est indéniable, en acceptant de reprendre le Stade malien, Sam comble les attentes des supporters. Mieux il a sauvé le club d’un second naufrage, d’une descente aux enfers.
O. Roger Tél (00223) 63 88 24 23