Lundi dernier, les ministres Salif Traoré (de la sécurité) et Amadou Koïta (de la jeunesse) étaient les invités de notre confrère Juan Gomez dans le cadre de sa très populaire émission «Appel sur l’Actualité». Face aux étudiants de la Faculté des Sciences économiques et de Gestion (FSEG), ici, à Bamako, ils se sont prononcés sur des questions relatives à lutte contre le terrorisme, la révision constitutionnelle, le processus de paix, l’éducation, le chômage des jeunes et bien d’autres sujets en rapport avec la vie de la Nation et les grands chantiers relatifs à ce second mandat du président Ibrahim Boubacar Kéïta. Nous vous proposons ici les deux interventions.
Par rapport à la sécurité et au G5-Sahel
Le G5 Sahel a été porté fortement par le Mali lors de la présidence d’Ibrahim Boubacar Kéïta. La force conjointe a été conçue et lancée ici à Bamako. Elle comprend les bataillons militaires des différents pays, c’est-à-dire, les 5 pays qui composent le G5-Sahel. Je voudrais aussi, ici, rappeler qu’il y’a eu plusieurs opérations dans le fuseau centre qui constitue la zone frontière entre le Mali, le Niger et le Burkina.
Cette force commence déjà à obtenir des résultats. Il n’y a donc pas de dichotomie entre ce que les Forces armées maliennes font et ce que le G5-Sahel, dans sa composante militaire, fait. Nous sommes, désormais, en train de travailler, également sur la mise en place de la composante police de cette force militaire et jusque-là, ça se passe plutôt, bien. Nous sommes en montée de puissance parce que nous sommes à la recherche d’un financement pérenne.
La protection des personnes qui soutiennent la police
Elles seront protégées. Je voudrais également saisir cette occasion pour féliciter ceux qui ont le courage de nous informer, de nous dire : «à cet endroit-là, ça ne va pas. J’ai remarqué quelque chose». Voilà pourquoi nous avons mis en place une série de numéros verts anonymes. Leur utilisation ne vous coûte aucun frais et vous n’êtes pas obligé de décliner votre identité si vous ne le voulez pas ou si cela vous fait peur. Certains, aussi, nous appellent et demandent à nous accompagner sur le terrain et nous prenons toutes les garanties pour les protéger. Les opérations dont vous parliez, pour ce qui les concerne, essentiellement, ce sont les populations qui nous en informent. Les opérations sont menées par les forces de sécurité, à savoir la police, la gendarmerie, la garde nationale.
Les futures réformes institutionnelles
Nous avons tiré toutes les leçons de ce qui n’a pas marché en 2017. Vous verrez qu’il y’a un nouveau comité qui a été mis en place. Une structure qui est déjà fonctionnelle, qui bouge, qui rencontre tout le monde. Sur le sujet, les instructions du président sont très claires : «Il faut que cet exercice soit le plus inclusif possible». C’est pourquoi, tous les partis politiques, toute la société civile (de manière générale) seront impliqués, consultés afin que nous puissions aller à cela.
Les conflits dans la partie centrale de notre pays
Je voudrais rassurer et dire que le gouvernement a une stratégie très claire dans le cadre de la sécurisation du centre où vous avez parlé de problème entre Peulhs et Dogons, etc. Là il y’a une instrumentalisation terroriste pour mettre dos à dos des communautés qui ont toujours vécu ensemble. Dans le temps, c’est vrai qu’il y avait quelques cas de tension mais il y avait aussi des mécanismes traditionnels qui permettaient de régler tout ça et mettre fin aux conflits. Aujourd’hui, malheureusement, tous ces mécanismes sont mis à mal. Les mêmes acteurs qui mettent le feu se transforment, souvent, en défenseurs de ces causes ; ce qui nous pose, énormément, de problème. La stratégie ou plan de sécurisation qui a différent volets (gouvernance, sécurité et communication). La communication, elle, est transversale et fait de la place à tous les autres volets.
Les opérations «coup de poing» en cours
Cette opération durera tant qu’il le faut. Nous avons beaucoup d’initiatives que nous sommes en train de développer. Ces deux dernières semaines, nous avons mis en place une opération qu’on peut qualifier d’opération coup de poing. Au moment où je vous parle, cette opération est toujours en cours et des perquisitions sont en train d’être faites. Ence moment, dans certains endroits ainsi que des descentes dans d’autres. Dans le concept de sécurité de proximité, il se trouve que ces jeunes qui sont là savent, souvent, là où sont les bandits, mais, pour différentes raisons, ont de la peine à les dénoncer. Nous voulons faire tomber ces barrières qui constituent des blocages, pour qu’ils puissent nous informer et qu’on puisse traquer ces bandits, criminels et malfaiteurs jusque dans leurs derniers retranchements. Nous allons continuer cette opération tant qu’il le faut.
Mot de la fin
À titre personnel, je crois qu’en réaction aux interpellations du gouvernement, il faut aussi privilégier la question qui consiste à se demander ce qu’on peut faire soi-même. Nous autres jeunes, nous avons intérêt à ne pas fonder tous nos espoirs sur le gouvernement central. Le gouvernement ne peut pas accompagner tout le monde. Par contre, il y aura des structures qui seront là pour tout le monde, pour conseiller, pour guider, mais tous les projets ne pourront pas forcément être financés. Je pense que ce langage de vérité, aussi, est, souvent, important.
La sécurité est transversale. Vous avez tous un rôle extrêmement important à jouer. Travaillons ensemble. Nous sommes en train de développer le concept de sécurité de proximité dans lequel chacun a son rôle à jouer.
La Rédaction
Source: Nouvelle Libération