Face à la presse, le samedi dernier, pour présenter ses vœux de nouvel an, Salif Keita appelle les Maliens à l’unité pour faire échec aux terroristes qui veulent fermer notre pays et le prendre en otage.
Après un long silence en raison des tournées musicales effectuées de par le monde, l’artiste chanteur, Salif Kéita, était face à la presse le samedi dernier pour sa traditionnelle présentation de vœux au peuple malien. C’était à l’hôtel Mofou. Une occasion pour lui de se prononcer sur les attaques terroristes qui frappent notre pays. C’est avec beaucoup de peine que l’artiste a annoncé la non tenue, cette année, du traditionnel spectacle qu’il organise chaque 31 décembre pour ses fans. Si l’année dernière, ce spectacle n’a pu se tenir pour des raisons de calendrier, cette année, Salif Keïta explique sa décision par la grande insécurité qui prévaut dans notre pays. «Avec l’insécurité, rien n’est facile. Je ne vais pas mettre la vie des fans en danger. Raison pour laquelle j’ai décidé d’annuler le spectacle du 31 décembre 2015. Mais je prépare un autre pour le 14 février 2016.» L’occasion était bonne pour le rossignol du Mandé, comme on le surnomme, de condamner l’attaque de l’hôtel Radisson-Blu et de lancer un appel aux Maliens en faveur de l’unité nationale pour faire échec aux terroristes qui, selon lui, veulent fermer le Mali et prendre en otage notre civilisation. «Aucune personne n’a le droit de tuer l’autre. Ses barbares d’une autre époque sont des ennemis de l’humanité. Face à cette situation, chacun doit jouer son rôle. Notre pays a suffisamment de problèmes pour être fermer au monde par la faute des terroristes. Le tourisme occupe une place importante dans l’économie, donc seule l’unité nationale peut redonner l’espoir pour gagner le combat de l’avenir.» A la question de savoir pourquoi Salif Keïta se fait rare sur la scène malienne, l’ancien des «Ambassadeurs» a indiqué que contrairement à certains pays comme le Sénégal et la Côté d’Ivoire, les artistes sont laissés pour compte au Mali. «Notre ministère est le dernier du gouvernement, on ne fait rien pour encourager les artistes. De 1969 à nos, j’ai tout donné à mon pays. Une chose est sûre, moi Salif, je ne serais jamais au service des politiciens qui ne veulent pas le Mali.» Evoquant la polémique se rapportant à sa vie privée, notamment celle faisant état de sa séparation avec Mafi, Salif Keïta a été on ne peut plus clair. «Ce qui est arrivé à ma famille est arrivé à plusieurs autres. Mafi m’a fait deux belles filles que j’adore et j’ai beaucoup de respect pour elle. Je lui souhaite une bonne continuation pour sa vie future et qu’elle soit dans les meilleures conditions qu’elle souhaite.» Au sujet de sa sortie lors la campagne électorale du candidat Alassane Ouattara en Côté d’Ivoire, Salif explique son geste sans langue de bois. «Je ne suis pas un politicien, je suis un musicien. En ce qui concerne ma chanson pour ADO, je répète. Le président Alassane Ouattara travaille et il a mis les Ivoiriens au travail. On ne peut pas cacher le soleil avec la main, comme dit l’adage. Depuis son élection, le pays est au travail en dépit de tous les problèmes, surtout quand on sait d’où le pays vient. Il faut le féliciter et l’encourager.»
Nouhoum DICKO