La confirmation de pourparlers entre Bamako et la société Wagner marque un tournant dans la relation avec les deux états. Pour la Russie, un premier pas dans la zone sahélienne sert des intérêts à la fois géostratégiques et économiques.
Passe d’armes entre Paris et Bamako, sur fond de dossier russe. L’existence de pourparlers avec la société de sécurité privée Wagner, confirmée par le premier ministre malien lui-même à l’ONU le 25 septembre, passe difficilement côté français. Lundi soir, la ministre Florence Parly n’a pas hésité à soutenir que l’unique «objectif» de ce rapprochement était, pour la junte militaire au pouvoir, de «ne pas tenir les engagements pris vis-à-vis de la communauté internationale» sur la tenue d’élections début 2022.
Est-ce pourtant l’unique raison ? Après l’emprise croissante de Moscou en République centrafricaine depuis 2017, le Kremlin s’intéresse de plus en plus au Sahel. En 2019, une étape est franchie avec la signature d’un traité de défense bilatéral entre Moscou et Bamako. «La Russie est prête à contribuer à la normalisation de la situation au Mali et à la création de conditions pour une paix et une stabilité durables», déclare à cette occasion le ministre des Affaires étrangères russe.