Les représentants des pays ouest-africains sont réunis jusqu’au mercredi 5 décembre en Gambie pour évoquer la situation alimentaire et nutritionnelle de la région. Ce rassemblement annuel s’inscrit dans le cadre de la Semaine du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest. Globalement, la saison a été satisfaisante cette année avec plus de 70 millions de tonnes de céréales. Néanmoins, les zones frontalières du Mali, le Niger et le Burkina Faso connaissent des contraintes dans leurs productions à cause de l’insécurité.
En cette fin d’année, près de 4,5 millions de personnes vivent dans des conditions alimentaires critiques dans le sahel. Et d’ici à la période de soudure, mi-2019, ce chiffre pourrait s’élever à 9 millions. Selon Soumaila Sanou, président du réseau ouest-africain des céréaliers, cette situation s’explique surtout par l’insécurité dans certains pays « quand, on prend la zone du Burkina, le Niger, le Mali, une partie aussi du Nigeria, à cause de l’insécurité, les gens n’ont pas pu faire la production agricolecomme ça se devait », affirme-t-il.
Ces zones sous pression ont aussi subi les aléas climatiques. Selon Issoufou Baoua, un expert du Comité inter-État de lutte contre la sécheresse au Sahel,CILSS, il est impossible désormais d’ignorer le dérèglement climatique. « Tantôt, ce sont les baisses de pluviométrie, entraînant des sécheresses, tantôt, c’est la hausse du régime pluviométrique qui amène des inondations » dit-il.
Cette deuxième journée des acteurs du réseau de prévention des crises alimentaires à Banjul sera consacrée à la mise à l’échelle des bonnes pratiques de nutrition. Cette session est présidée par le ministre malien de l’agriculture Dr Nango Dembélé.
Ce sommet des représentants des pays ouest-africains qui va se poursuivre jusqu’au mercredi 5 décembre, est une occasion de surveiller les risques dans la région en matière alimentaire. Pour Ector Sedar Houssou, expert auprès du CILSS, ce bilan de la situation alimentaire devrait permettre d’appliquer des mesures avant que la crise ne s’installe. Pour lui, « très rapidement, il faudra mettre des mesures d’assistance alimentaire ».
Au cours des deux jours restants, les participants vont aussi évoquer les problèmes de nutrition dans la région.
« Plus de 60 % de la campagne agricole ont échoué cette année à Youwarou » déclare un paysan de la localité. L’accès relativement limité aux intrants agricoles dû à l’insécurité et l’inondation ont joué sur la qualité de la campagne. Les producteurs agricoles craignent « une insécurité alimentaire » dans la zone et appellent à «
Source: studiotamani