Des négociations sont possibles au Sahel avec certains groupes jihadistes locaux mais restent exclues avec les directions d’Al-Qaïda et du groupe Etat islamique, a estimé lundi la présidence française, précisant qu’un sommet sur la situation régionale se tiendrait en Afrique en février.
“On mène une guerre contre deux organisations qui ne sont pas sahéliennes mais internationales et qui mènent un combat terroriste au-delà de la région”, a relevé une source à l’Élysée dans un entretien avec l’AFP.Avec l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS), désigné comme l’ennemi numéro un lors du sommet de Pau en janvier 2020, “il n’y a pas de négociation possible, il n’y en aura pas et personne ne le demande dans la région”, estime l’Elysée.
Mais la question est plus complexe avec le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, également appelé Jnim selon l’acronyme arabe), alliance d’organisations qui a prêté allégeance à Al-Qaïda. L’état-major du GSIM “répond à la hiérarchie centrale d’Al-Qaïda et est totalement intégré dans son organigramme”, a expliqué l’Élysée. “Personne n’a jamais réussi à négocier avec Al-Qaïda et ce n’est pas la France qui va le faire”.Mais, ajoute-t-on de même source, certains éléments du GSIM “ont un agenda beaucoup plus national, souvent opportuniste, parfois régional. Avec ces interlocuteurs-là, il est possible d’avoir une autre réponse que celle de la lutte antiterroriste (…). Il n’y a aucune raison pour la France de faire obstruction à de telles discussions” entre les Etats du Sahel et ces groupes.Le responsable a par ailleurs indiqué que l’évaluation des décisions prises au sommet de Pau ferait l’objet d’un sommet “en Afrique” aux alentours de la mi-février. “C’est en discussion avec nos interlocuteurs du G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Burkina, Tchad, Niger ndlr) pour voir quel est le calendrier le plus approprié”, a précisé l’Élysée.
Source : AFP