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Sadou Diallo, maire de Gao : “les jeunes de Gao sont mes lieutenants politiques, je les soutiendrai jusqu’a la fin de mes jours …Si j’étais à Gao, j’allais marcher avec eux”

C’est en substance ce qu’a dit le maire de Gao, président du Parti pour le développement économique et social (PDES), un parti de l’opposition. C’était hier samedi 16 juillet 2016 au cours de la conférence de presse animée par les leaders de l’opposition républicaine démocratique (VRD). Il s’agit de Soumaila Cissé de l’URD, chef de fil de l’opposition ; Tieblé Dramé du Parena ; Modibo Sidibé des Fare an Ka wuli et d’autres leaders de l’opposition.

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Les débats ont porté principalement sur la marche pacifique de la jeunesse de Gao qui a tourné en drame mais aussi et surtout sur la mise en œuvre de l’Accord de paix qui tarde à produire des effets bénéfiques aux populations.

Après la lecture de la déclaration liminaire par le chef de file de l’opposition, c’est le maire de Gao qui a pris la parole et a juré de “dire la vérité, rien que la vérité” sur les enlèvements de Gao lesquels, se sont déroulés en son absence car, il était en mission au Brésil, quand Gao s’embrasait.

Selon Sadou Diallo, avant d’organiser cette la marche, les jeunes de Gao lui avaient demandé l’autorisation. Une autorisation qu’il n’a pas donnée en raison de l’état d’urgence en cours. Mais il reconnait avoir encouragé les jeunes à marcher parce que leurs revendications sont légitimes. En effet, il s’agit d’une marche de protestation contre l’installation des autorités intérimaires et le traitement injuste du dossier de cantonnement des ex- combattants.

Le maire a indiqué que les jeunes de Gao sont pour la paix et la réconciliation, mais ils ne sont pas d’accord avec la forme, la manière dont les choses sont traitées.

Sadou Diallo a été on ne peut plus clair : “les jeunes de Gao sont mes lieutenants politiques. Je les soutiendrai jusqu’à la fin de mes jours. Ce n’est pas le gouvernement ou Serval qui m’a élu, c’est cette jeunesse qui m’a élu. Je ne peux pas abandonner ces jeunes. Si j’étais à Gao le jour de la marche, j’allais marcher avec eux”.

Aujourd’hui, a t-il  poursuivi, on ne peut pas faire la paix au nord sans les jeunes de Gao. C’est cette jeunesse qui a défendu la ville de Gao et la patrie au moment où l’armée et les autorités régionales étaient absentes. Pour cela, a ajouté le maire, elle doit être prise en compte dans le processus de cantonnement et doit être recrutée dans l’armée.

Mais il se trouve que des manœuvres sont entreprises par le gouvernement et ses partenaires pour exclure ces braves jeunes de Gao du processus de cantonnement en cours qui doit aboutir à un recrutement dans l’armée. Le gouvernement conditionne le cantonnement des jeunes de Gao à la présentation d’une arme individuelle. Alors que ces mêmes jeunes ont été désarmés et leurs armes ont été remises à Serval au nom de la paix et la réconciliation.

“J’ai contribué à désarmer la jeunesse de Gao, sous l’œil du col-major Didier Dakou à l’époque de Serval. Plus de 3000 kalachnikov et des armes collectives ont été remises à Serval. Aujourd’hui, il est inadmissible qu’on exige de ces jeunes la présentation d’une arme comme condition du cantonnement. Si Didier Dakou, aujourd’hui chef d’état-major général des armées a un peu de conscience comme moi, il doit témoigner en faveur de cette jeunesse, il doit défendre la cause de cette jeunesse”, a expliqué le maire de Gao.

Il a saisi cette occasion pour lancer un appel à tous les jeunes du Mali de rester debout, solidaire et de veiller au grain.

“Le vent qui a soufflé au nord du Mali concerne tout le Mali. Il n’est pas encore temps pour la la jeunesse de ce pays de dormir. Car, dormir en ces temps, c’est périr a conclu”, le très puissant maire de Gao.

Les autres conférenciers ont insisté sur l’accord de paix. L’opposition, a expliqué Soumaila Cissé, a été la première à dire que la mise en œuvre de cet accord va poser des problèmes. Aujourd’hui, les évènements de Gao lui donnent raison.

“Si le gouvernement nous avait écouté, en organisant des concertations entre les forces vives de la Nation autour du projet d’accord, c’est-à-dire avant la signature de ce qui est aujourd’hui l’accord de paix, on aurait pu empêcher ce qui est arrivé à Gao le 12 juillet”, a souligné Soumaila Cissé. Selon lui, après le passage forcé de la loi sur les autorités intérimaires laquelle pose aujourd’hui de sérieux problèmes, le gouvernement s’apprête à réviser en catimini la Constitution.

Pour le président des FARE, Modibo Sidibé, ‘’il urge aujourd’hui de sécuriser le pays, ensuite d’organiser les pourparlers refondateurs de la Nation qui prendront en compte toutes les questions cruciales ainsi que le processus de paix et de réconciliation, afin que chaque Malien se sente concerné par le Mali, que chaque Malien se reconnaisse dans le Mali, que chaque Malien se sente servi par le Mali’’.

Tieblé Dramé du Parena, pour sa part, a rappelé que si le président de la République lui-même dans son adresse à la Nation a reconnu qu’il y a déficit de communication autour de l’accord, ce n’est pas le rôle de l’opposition d’expliquer cet accord sur lequel elle a émis beaucoup de réserves. Le seul issu qui reste, dit-il, c’est d’organiser des concertations nationales afin que tous les Maliens se l’approprient.

A noter que l’adresse à la Nation du président de la République suite aux enlèvements de Gao est qualifiée de “pathétique ” par le chef de file de l’opposition.

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