Pour le redressement du Pays, chacun est en train d’y mettre du sien. Mais à d’autres niveaux, l’heure est encore à la recréation .Au Trésor public, le comble est atteint avec la rupture de simples quittances permettant à l’Etat de se refaire une santé financière. On peut bien se demander, où va le Pays ?
Le constat est des plus amers, et l’incompréhension a laissé la place à l’ire rouge. Certains usagers des services publics de l’Etat sont encore à se demander si le patriotisme et le sens élevé de la responsabilité n’ont tout simplement pas été galvaudés au profit d’une résurgence de valeurs immorales conduisant à la mort certaine de l’Etat.
Alors que depuis peu, le Pays est soumis à une diète financière consécutive à une lugubre décision des institutions de Bretton woods ; pendant que le président Ibrahim Boubacar Keïta fait des vieux os pour attirer les rares investisseurs encore rétifs, voilà que d’autres citoyens, assermentés de surcroit, jouent au pourrissement si ce n’est du sabotage.
En effet, depuis bientôt une semaine, le Trésor public malien est en rupture de quittance. Si la raison relève du secret des dieux, la grogne des usagers des services publics de l’Etat, elle, a atteint un niveau tel que l’option future envisagée pourrait connaitre un fort retentissement.
A la Direction Régionale des Transports du district de Bamako sise à Sogoniko, un cas parmi tant d’autres, la furie des usagers de ce service, venus enlever leurs documents de transport, a amené le régisseur à prendre ses jambes à son coup pour éviter l’escalade. Au trésor public, l’information est filtrée si ce n’est donnée au pifomètre. Mais que bien cacher cet état de fait.
A l’analyse, deux hypothèses semblent se dégager et confirmées par la suite par les agents subalternes. Primo, il pourrait bien s’agir d’un déficit de précaution de la part des responsables du Trésor qui, par laxisme, auraient minimisé les prévisions. Secundo, l’insolvabilité d’une créance vis-à-vis du fournisseur de quittances en l’occurrence Graphique Industrie pourrait aussi produire les mêmes effets. Dans les deux cas, l’Etat malien ne doit aucunement souffrir de ces turpitudes n’incombant qu’aux seuls responsables de la Direction Générale du Trésor public qui de par leurs missions régaliennes se doivent d’assurer diligemment le service public à un moment où le Pays est au bord l’asphyxie financière.
Ce qui fait dire à certains qu’il y a là, à une volonté manifeste de nuire à l’Etat, lui-même, le régime en place, peut être, en cette période où la polarisation du landernau politique a atteint le point de non retour. Les petits ruisseaux faisant les grandes rivières, ce genre de laxisme pourraient conduire à terme à la putréfaction de l’Etat donc à sa totale mise en berne. Or, le Mali pourrait bien se passer de cette mauvaise publicité. Aux autorités compétentes d’en tirer toutes les conséquences, surtout que le désagrément, pour ainsi dire, le manque à gagner pour l’Etat malien ces jours-ci est considérable, très-très
considérable.
Amadou SANGHO