Le compagnonnage imposé au Rassemblement Pour le Mali (Rpm) par l’Adema-pasj depuis que “Ibrim” est au pouvoir, disons depuis que la chance a basculé du côté de celui-ci entre les deux tours de la présidentielle, prendrait-il aujourd’hui du plomb dans les ailes ? La réponse n’est plus loin de l’affirmative, au regard des petits coups “assassins” que les amis d’hier ne cessent de porter l’un à l’autre, si bien bien que le second qui se prenait hier comme le “chêne” n’éprouve aucune gêne à jouer aujourd’hui le “roseau” dans le jardin de celui qu’il avait jeté à la porte comme un malpropre. Ceux qui connaissent l’histoire du grand parti que fut l’Adema, le rôle que l’actuel chef de l’Etat y a joué de 1992 à 2000, et la façon dont celui-ci y a été éjecté sauront déchiffrer cette parabole.
Mais au juste de quoi est-il question ? Du malaise qui gangréne aujourd’hui le Pasj par le seul fait de ses dirigeants actuels, lesquels prendraient aujourd’hui le Rpm comme responsable de leurs malheurs. C’est dire que le parti Adema souffre aujourd’hui du fait de ses premiers responsables, eux-mêmes en totale rupture avec la base. Des militantes et militants à la base perdus dans les incohérences et les prises de décisions unilatérales du Comité Exécutif. Des militantes et militants qui ne se contentent plus de ruminer leur colère, mais veulent le leur faire savoir publiquement. Ainsi, chaque occasion de retrouvaille avec les membres du comité exécutif est mise à profit pour faire leur procès, et le procès du compagnonnage forcé avec le Rpm du Président Ibrahim Boubacar Kéita.
Le parti présidentiel est accusé d’ourdir une chasse aux sorcières aux cadres Adema, le Pr Tiémoko Sangaré et ses compagnons tentent aussi bien que mal de relativiser. Mais le faisant, ils sont souvent trahis par leurs propres propos. Ce qui a amené un militant Rpm, apparemment vexé par ces accusations des militants Adema, à publier la liste d’un certain nombre de “cadres RPM relevés de leurs postes par l’Etat parti Adema”, en seulement dans la période comprise entre la création du RPM en 2001, et le départ d’Alpha Oumar Konaré du pouvoir en 2002. Un témoignage accablant ayant apparemment indisposé certains barons de l’Adema, au point que le Pr Aly Nouhoum Diallo ait voulu établir la vérité des faits.
Sa vérité à lui est que “l’Adema n’a jamais relevé quelqu’un parce qu’il est Rpm” et ce, bien que “la base les poussait à cela”. Le vieux Peulh, comme un lion blessé, poussera même les bouchons plus loin en affirmant que “les ademistes adeptes de l’approche partisane dans la gestion du pouvoir se trouvent de l’autre côté aujourd’hui”. Pour ceux qui ne l’auraient pas compris, il s’agit du Rpm d’Ibrahim Boubacar Kéita aujourd’hui au popuvoir.
Si le Pr Aly Nouhoum Diallo avait jusqu’ici dédramatisé les accusations des militants Adema, il faut convenir qu’il ne fait plus ici, de par ces propos, que confirmer ces accusations. Faut-il en déduire que les amis d’hier, bien qu’aucun d’eux ne veuille réellement en venir à la rupture (le Rpm a besoin de l’Adema pour ne pas donner trop de marge à l’opposition, et l’Adema a une peur bleue de l’opposition) ne font pas plus aujourd’hui que de “faux amis ?”
Assane Sy DOLO