Des semaines de canicule. On implore le ciel pour qu’il donne de l’eau. Puis arrive la pluie ! Violente. Elle inonde, elle détruit, elle tue ! Condoléances émues à toutes les familles éplorées. Ici et là, chacun y va de son commentaire. Moi, je crois que le nid de tous les drames qui nous frappent se trouve dans notre mentalité, notre façon de penser, notre comportement quotidien. Nous qui avons souvent des attitudes suicidaires en maltraitant notre environnement: construction anarchique d’habitations sur des voies de passage d’eau, transformation des caniveaux en dépotoirs, entre autres. Même s’il y a ces propriétaires véreux qui pensent plus aux loyers à recevoir de leurs locataires qu’au bien-être et à la sécurité de ces derniers. Même si l’État, dans son plan d’urbanisation général, ne prend pas toujours en compte la protection des citoyens contre la violence de certains phénomènes naturels. Même si ce même Etat, laxiste à souhait, manque de rigueur et d’autorité dans l’interdiction formelle de construire dans des zones à risques.
Pire, nous sommes souvent si dupes que nous prenons des promesses de candidats ou les discours euphoriques d’un élu en pleine investiture, pour de l’argent comptant et dormons sur nos lauriers en abandonnant notre destin entre les mains de ceux qui ont dit qu’ils feraient tout pour nous. Maintenant, six ans après les pluies meurtrières de 2013 et les propos consolateurs au lyrisme analgésique d’un certain ”Kankélétigui” alors tout feu tout flamme, on se souvient et on re-maudit le ciel. En oubliant que c’est toujours nous qui nous offrons aux politiciens en moutons du sacrifice. Par contre, aux dirigeants qui s’empressent d’accabler les populations face au drame, je dirais que s’il est vrai que certains phénomènes échappent au contrôle du politique, il n’est pas moins vrai qu’une gouvernance humaniste, visionnaire et proactive peut limiter les dégâts. Dès lors, pleurer, accuser et maudire aujourd’hui est totalement vain si nous ne faisons pas consciencieusement notre part. À bon entendeur…
MINGA S. Siddick
Source: Ziré-Hebdo