Dramane Diarra, président du Réseau ONG d’Appui au Processus Electoral au Mali (APEM), a animé le lundi 2 avril 2018 une conférence de presse afin d’informer l’opinion nationale et internationale sur le déploiement des observateurs nationaux non partisans pour les opérations de révision exceptionnelle des listes électorales du 25 février au 6 mars 2018.
« La révision exceptionnelle des listes électorales, les enjeux et défis des élections de 2018 », tel est le thème de la conférence de presse organisée par le Réseau ONG d’Appui au Processus Electoral au Mali (APEM), le lundi 2 avril dernier. Aux dires du président du Réseau ONG d’Appui au Processus Electoral au Mali (Réseau APEM), à travers ses coordinations régionales et du district de Bamako, a déployé des observateurs nationaux non partisans pour observer les opérations de révision exceptionnelle des listes électorales du 25 février au 6 mars 2018. Le rapport de synthèse, basé sur les données qualitative et quantitative, collectées, traitées et analysées par les structures de réseau APEM, selon lui, permet de rendre compte du déroulement des opérations, en déceler les imperfections et de proposer des solutions aux problèmes identifiés, en vue d’un perfectionnement constant de notre processus démocratique en général et du processus électoral en particulier. Il intègre, par ailleurs, une analyse de l’environnement préélectoral axée sur les enjeux et défis des élections générales de 2018, notamment l’élection présidentielle de juillet-août 2018. Il a indiqué que c’est sur la base des données du RAVEC que la révision exceptionnelle des listes électorales a été ordonnée par le ministère en charge de l’Administration Territoriale du 1er au 28 février 2015, en vue des élections régionales et communales couplées du 26 avril 2015. Le présent rapport dixit M. Diarra, rend compte de l’observation des opérations de cette révision exceptionnelle dans un échantillon respectable du district de Bamako et des 10 régions du pays. En ce qui concerne les documents de la révision exceptionnelle des listes électorales, selon lui, ils n’ont été réceptionnés souvent que le vendredi 23février 2018, veille du démarrage des opérations, et acheminés le même jour au niveau des arrondissements. Il dira que dans l’ensemble, les opérations se sont déroulées sans incident majeur. D’après lui les enseignements tirés de cette révision sont : absence d’engouement des populations, délai trop court pour une telle opération, insuffisance de moyens financiers, expression d’une dynamique de consolidation d’un climat consensuel, vital pour la démocratie et le processus électoral désormais mis en danger. « Nul doute que l’enjeu fondamental des élections en 2018, notamment présidentielle est de sauver notre démocratie en danger, par la tenue d’élections acceptables (transparentes, apaisées et sécurises) en 2018, plus singulièrement en juillet-aout 2018 », a-t-il affirmé. Cependant, il y a d’énormes défis qui assaillent le parcours pour des élections acceptables et conformes aux standards internationaux qu’il faille relever sans attendre. Il s’agit de : réussir l’adoption des modifications proposées à la loi électorale dans le consensus, tenir le chronogramme électoral, entreprendre des actions d’information, de formation et de concertation sur des sujets non réglé dans le cadre consensuel, réussir la sécurisation du processus électoral. Il a estimé qu’il serait souhaitable pour les prochaines révisons exceptionnelles des listes électorales de : mettre en œuvre une campagne de sensibilisation à l’adresse des électeurs et futurs électeurs avant les opérations de révisons, de protéger le délai pour l’inscription, les radiations et les transferts des électeurs, prévoir des appuis financiers. Pour des élections générales crédibles et acceptables, le Réseau APEM a recommandé à tous les acteurs, la recherche et le renforcement d’un climat consensuel et inclusif tout le long du processus, la mobilisation générale contre la fraude, la corruption et la violence et contribution aux mesures de prévention de l’insécurité. Aux autorités du Mali, il a aussi recommandé l’adoption d’une démarche inclusive dans les actions, une organisation absolument impartiale des élections, l’accès équitable des candidats ou des partis politiques aux médias d’Etat etc. Aux partenaires extérieurs, il a recommandé la mise en place d’une assistance électorale d’urgence, l’accompagnement de toute initiative crédible concourant à des élections. Aux organisateurs de la société civile, il a recommandé la consolidation d’un climat consensuel, la mise en œuvre de campagnes de sensibilisation. « Le climat consensuel est vital pour notre démocratie et notre processus électoral. Il ne signifie pas, une partie qui quémande et une autre qui donne, ou vice versa. Il ne signifie pas non plus ni complot, ni compromission. Il s’agit d’agir pour que vive notre démocratie, pour que vive le Mali », a-t-il conclu.
Assetou Cissé