Ce lundi 1er avril, le Comité d’experts pour la réforme constitutionnelle remet, en principe, au Premier ministre, l’avant-projet de texte portant révision de la constitution du 25 février 1992. Comme également prévu, c’est le gouvernement qui devrait ensuite décider du sort à réserver au texte. Alors question : quelle orientation lui donneront le Président de la République et son Premier ministre ?
Déjà, le moins que l’on puisse constater est que l’élévation de la tension sociale et du péril sécuritaire semble donner raison à ceux qui avaient rejeté, dès le départ, cette façon de procéder à la relecture de la loi fondamentale du pays. Presque tous les secteurs souffrent des répercussions des grèves interminables.
Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 ont déposé un préavis de grève de 23 jours à compter du lundi 15 avril 2019. D’autres syndicats menacent d’aller en grève. Au niveau des enseignements fondamental et secondaire, plane plus que jamais le risque de l’année blanche.
En dépit des consultations effectuées par le Président de la République, le climat politique est loin d’être à l’accalmie. La Coalition des forces patriotiques (CoFop) et le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) continuent de charger la gouvernance et de dénoncer l’incapacité du gouvernement à faire face à la situation. Le FSD a refusé de recevoir le comité d’experts pour la réforme constitutionnelle. Récemment, le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, a vigoureusement contesté certains propos tenus sur l’Office de Radio et Télévision du Mali (ORTM) par le Président de ce comité, Pr Makan Moussa Sissoko.
Après Kolongo, la tragédie d’Ogossagou a rappelé à ceux qui étaient jusque-là optimistes que la situation va de mal en pis. Incapable de récupérer le nord du pays, le gouvernement assiste impuissant à la propagation du conflit vers les régions de Mopti, Ségou et une partie de Koulikoro.
Le nord nous échappe, le centre est en train de brûler. Le pays n’a jamais été aussi proche de la partition voire de la guerre civile. Que Dieu nous épargne d’autres tragédies !
La politique de l’Autriche a montré ses limites. Regardons la réalité en face. Les dénégations, les accusations gratuites, les manipulations de l’opinion finiront par rattraper leurs auteurs et complices. L’heure est plutôt aux pertinentes, courageuses et honnêtes interrogations ! A la prise de conscience de l’extrême gravité de la situation du pays ! A l’union des volontés et des intelligences pour éviter le pis-aller qui nous ferait perdre le seul patrimoine que nous avons en commun : le Mali !
Chiaka Doumbia
Le Challenger