Pour contrer le terrorisme et faciliter la mise en application rapide de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, des experts militaires des Etats Sahélo-Sahariens et des représentants de MISAHEL, de l’UA et de la CEDEAO réfléchissent sur les modalités de création d’une brigade d’intervention, dans le cadre du renforcement des capacités opérationnelles de la MINUSMA. Cette brigade d’intervention qui sera identique à celle déjà en vigueur en RDC (République Démocratique du Congo) aura pour responsabilité de neutraliser les groupes narcoterroristes et narcotrafiquants afin de réduire la menace qu’ils représentent pour l’autorité de l’État et la sécurité des civils.
En prélude à la réunion des Chefs d’Etat-major et des ministres de la Défense des pays de la région sahélo-saharienne prévue du 3 au 4 septembre, le Centre international de conférences de Bamako(CICB) a abrité les travaux préparatoires des experts, hier mercredi. C’était en présence des représentants d’une dizaine de pays africains et des organisations de la communauté internationale.
La rencontre de Bamako a été prescrite par la troisième réunion des ministres des Affaires étrangères de la région sahélo-saharienne tenue le 9 février 2014 et qui doit, en principe, aboutir à l’élaboration des propositions concrètes pour renforcer la sécurité dans l’espace sahélo-saharien. Les Chefs d’Etat ont, lors du sommet du processus de Nouakchott tenue courant décembre 2014, apporté leur appui aux efforts visant à renforcer la sécurité.
Il s’agira donc pour les experts réunis à Bamako d’examiner les propositions contenues dans le rapport de la Commission de l’UA sur les patrouilles conjointes, les unités mixtes et la création d’une force d’intervention pour le Sahel dans le cadre du renforcement des capacités opérationnelles de la MINUSMA.
Multiplication des attaques terroristes
Les participants à la réunion ont déploré la multiplication des attaques terroristes et les incidents survenus entre des groupes signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali. En outre, ils ont signalé la persistance du terrorisme au Nigéria et en Libye. Selon le Directeur du Département paix et sécurité de la Commission de l’Union africaine, El Ghassim Wane, il est urgent d’évoluer vers la création d’une brigade d’intervention au nord du Mali pour venir à bout du péril terroriste. Le représentant de l’UA estime qu’il s’agit d’une brigade d’intervention identique à celle qui a été créée en République Démocratique du Congo (RDC) et capable de travailler de concert avec la MINUSMA. Il s’agit, à travers cette brigade qui se veut robuste et engagée, de combattre les groupes terroristes.
Les experts ont convenu que sans la création d’une telle force, la mise en application de l’accord de paix sera difficile. En attendant son installation, ils ont exhorté les pays du Sahel à renforcer les patrouilles conjointes et les unités mixtes. Ils ont insisté sur le fait que les groupes terroristes doivent être rapidement isolés pour permettre à notre pays de retrouver toute sa stabilité et d’amorcer son développement économique.
Pour plus de coordination dans la lutte contre le terrorisme, il est prévu très prochainement une réunion des chefs de renseignements des Etats Sahélo-Sahariens au Nigéria.
Dessiner les grandes lignes de la brigade
Le représentant du ministre de la Défense du Mali, le sous-chef d’Etat-major chargé des études générales, des relations internationales, le Colonel Mamadou Kéita, a précisé que la réunion des Chefs d’Etat-major prévue ce jeudi, permettra de dessiner les grandes lignes de la brigade d’intervention.
Les experts ont examiné le rapport de la Commission sur le suivi des dispositions de la déclaration du sommet des pays membres du processus de Nouakchott. Ils ont eu des discussions sur le renforcement des patrouilles conjointes, les unités mixtes.
Quant aux Chefs d’Etat-major des pays du Sahel, ils plancheront sur l’état d’opérationnalisation de l’architecture africaine de paix et de sécurité et les missions en cours de l’Union africaine.
Les ministres de la Défense vont, au cours de leur réunion prévue demain, faire un aperçu sur la situation sécuritaire dans la région et feront l’état de la mise en œuvre du processus de Nouakchott.
Abdoulaye DIARRA