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Retrait des cartes NINA dans les Mairies : Quand l’argent règne en roi

Démarré en 2009 sous le régime ATT, le Recensement Administratif à Vocation d’Etat Civil (RAVEC), a été initié pour rendre fiable le fichier électoral et donner une nouvelle identité au Peuple malien. L’idée était de réduire au maximum les fraudes lors des élections. 


Depuis, le Numéro d’Identification Nationale, communément appelé NINA est devenu un document de référence compte tenu de son caractère fiable. Le processus est permanent et les procédures d’enrôlement suivent leur cours normal. La démarche politique des plus hautes autorités est de donner à chaque malien un état civil infalsifiable.
Malgré cette volonté politique, c’est la croix et la bannière pour se faire enrôler ou retirer sa carte. Seuls les chanceux et les recommandés s’en sortent facilement. Du coup, les Mairies sont transformées en couloir de la magouille et de l’arnaque. Des agents payés par le contribuable malien pour faire ce travail n’hésitent pas à soutirer de l’argent aux personnes qui viennent, soit pour se faire enrôler, soit pour chercher leur carte. Entre négligence et propos maladroits, ces agents véreux ternissent l’image de l’administration. Dans le District de Bamako, c’est le ras-le-bol de la plupart des citoyens qui prennent d’assaut les mairies pour faire ces opérations. Il faut faire des va et vient pour simplement accéder aux agents chargés de ce service. A qui la faute ? Les gens en parlent. Et personne ne lève le petit doigt pour interpeller les autorités politiques et administratives. Pire, cela se passe au vu et au su des pouvoirs publics qui ne prennent aucune mesure pour assainir cette gestion. Faites un tour dans ces mairies pour constater le désordre qui plane autour du retrait des cartes NINA et de l’enrôlement des populations dans le RAVEC. M Kanouté, agent à l’EDM-sa, domicilié en Commune II, s’est confié à nous. Dans son témoignage, il a déclaré que les agents lui ont soutiré 3000 FCFA pour chercher la carte NINA d’un de ses proches. « Ils m’ont clairement dit que si je voulais qu’ils fassent rapidement ce boulot, je devrais leurs remettre ce montant. Comme le document est très important, je me suis soumis. Mais je savais que ces gens agissaient de leur propre chef ». Un autre jeune du quartier Bougouba, dans la même comme nous raconte son calcaire. Le jeune dogon, Sidi Yalcouyé a été trimbalé en pâturage pendant 3 mois avant de mettre la main sur sa carte NINA. Il se souvient encore de sa mésaventure : « Chaque jour que je venais, on me disait qu’ils n’ont pas le temps. Je me demandais quel était donc leur rôle dans ce bureau. Face mon insistance, ils m’ont dit d’aller au Centre de Traitement des Données d’Etat Civil (CTDEC) à Korofina. Arrivé au CTDEC, ceux-ci m’ont fait retourner à la mairie commune II en me disant que ma carte se trouve là-bas. Malgré tout, rien ne bougeait. J’ai compris alors que les agents de la Mairie ne voulaient que l’argent. Alors ce qui devra arriver est arrivé. Je l’ai fait pour avoir la carte NINA ». Où allons-nous dans ce pays ?
En somme, il faut payer pour avoir la carte NINA. C’est le constat fait par votre serviteur après sa tournée dans presque toutes les mairies du District où il a échangé avec des citoyens venus retirer leur carte ou se faire enrôler. Pour la réussite de cette initiative salvatrice, l’Etat, à travers le ministère de l’administration territoriale doit placer ce processus au premier rang.
Par Jean Goïta

Par Nouveau Réveil

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