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Retrait de la MINUSMA : Grande conférence de restitution

Le directeur des organisations internationales, l’ambassadeur Madou Diallo, et le colonel Souleymane Dembélé de la direction des relations publiques de l’Armée (Dirpa), étaient face à la presse pour une grande conférence conjointe sur le retrait de la Mission onusienne (Minusma) du Mali. Selon les deux responsables, de la diplomatie et de la défense, le Mali est satisfait de la 1re phase du retrait. La 2e phase commence ce 15 septembre et prendra fin le 31 décembre 2023 à Kidal.


La grande conférence conjointe animée par le patron de la Dirpa et le chef des organisations internationales, le colonel Souleymane Dembélé et Madou Diallo, le mardi dernier au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, avait pour but de faire l’état de lieu de la 1re phase du retrait de la Minusma et les perspectives de la deuxième phase. Les deux responsables ont affirmé que l’Etat du Mali est satisfait de cette phase qui s’est achevée et reste optimiste pour la deuxième.

Pour le suivi et la conduite de ce retrait de la Minusma et conformément à la résolution 2690 du 30 juin 2023, du Conseil de sécurité des Nations unies qui mettait fin à la mission de la Minusma, selon M. Diallo, deux comités ont été mis en place. Il s’agit : d’un comité ministériel composé de 17 départements chargés de définir les orientations politiques et stratégiques du retrait, un comité technique composé d’experts et de points focaux desdits ministères, chargé de l’exécution des décisions du comité ministériel. Le comité technique a été divisé en trois groupes sous-comité pour la bonne conduite des opérations.

Les trois groupes sous-comités de travail :

Selon le diplomate chargé des organisations internationales, en deçà, du comité ministériel a été créé un comité technique composé de trois groupes spécifiques pour le bon déroulement du retrait et sans grands impacts sur la population malienne. D’abord, M. Diallo, a précisé que le comité ministériel est chargé de définir les orientations politiques et stratégiques du retrait et se réunit de manière régulière avec le leadership de la Minusma. Il évalue et fixe les actions prioritaires nécessaires pour la réussite du processus. Ensuite un comité technique composé d’experts gouvernementaux et points focaux des ministères pour l’exécution et la mise en œuvre des décisions du comité ministériel. Les membres dudit comité se réunissent de manière coopérative, soit à l’interne ou conjointement avec les experts de la Minusma.

Pour faciliter la prise en charge des différents aspects relatifs aux retraits de la Minusma, le comité technique et les experts de la Minusma se sont organisés à deux groupes de travail : la défense, sécurité et logistique pour le groupe 1, les activités programmatrices de la Minusma à transférer, pour le groupe 2. A l’interne, le gouvernement a mis en place, un 3e groupe chargé de l’atténuation de l’impact du retrait de Minusma dans les différents domaines politique, économique et social.

“Il est important de noter que bien que ce groupe ait été formalisé en juillet 2023, après la décision du conseil de sécurité, lesdits groupes sont le résultat d’une réflexion menée, initiée par les autorités maliennes, sous le leadership du chef de l’Etat, le président de la transition, le colonel Assimi Goïta. Dès que le retrait de Minusma  a commencé à être envisagé”, a lancé le diplomate chargé des organisations internationales au Mali.

 

La première phase terminée :

La première phase de rétrocession a été une réussite, ont affirmé les deux conférenciers. A titre de rappel les étapes du processus de désengagement de la Minusma : “Nous rappelons qu’il y a deux phases de retraits ensuite suivies d’une phase de liquidation”, a fait savoir M. Diallo pour dire citer que : “La première phase des retraites du 1er au 31 août 2023 concernait la rétrocession au gouvernement du Mali des camps et sites d’Ogossagou, des Ber, de Goundam et de Ménaka”.

A ses dires, la deuxième phase du 1er septembre au 31 décembre 2023 concerne les camps des Tessalit, Aguelhok, Ansongo, Kidal et Douentza. A partir du 1er janvier 2024, il n’est prévu de laisser sur place que les unités de garde chargées de sécuriser le matériel et les équipements qui n’auront pu être évacués à l’échéance du 31 décembre et les biens de Minusma  qui feront l’objet d’une liquidation. A l’en croire, ces biens et équipements seront sécurisés dans les camps des Tombouctou, des Gao, de Mopti et de Bamako pour la phase de liquidation.

En termes d’équilibre de cette première phase du processus de retrait de la Minusma, au titre du groupe 1 qui est chargé des questions de Défense, Sécurité et Logistique, les deux parties ont noté avec satisfaction la bonne coordination qui a facilité la rétrocession au gouvernement des camps d’Ogossagou le 3 août 2023, de  Ber le 14 août 2023, de Goundam le 15 août 2023 et de Ménaka le 25 août 2023, marquant ainsi l’achèvement de la première phase du retrait de la Minusma. En vue de prendre en charge la couverture juridique de la rétrocession des camps, les deux parties se sont mises d’accord pour adopter les certificats de remise de sites, des biens et d’équipements ayant déjà servi, par exemple, pour les camps de Ménaka, a précisé, M. Diallo.

 

Impacts du retrait, les assurances du gouvernement

Dans la dynamique de l’atténuation des impacts du retrait de la Minusma sur la population malienne, Madou Diallo a confié qu’un groupe propre et unique à la partie malienne a été mis en place, nommé groupe 3. “Dans ce groupe, on note la finalisation des termes de référence d’une mission de sensibilisation du gouvernement dans les régions abritant les camps de la Minusma, les termes de référence de la stratégie relative à l’atténuation de l’impact socio-économique du retrait de la Minusma”, a-t-il expliqué.

Et de faire savoir que dans le cadre de l’élaboration de la stratégie d’atténuation de l’impact socio-économique du retrait de l’administration, un consultant est déjà appuyé. Concernant les employés locaux de l’administration, des démarches sont en cours sur la question de la dette des employés à travers les projets de protocole entre la BDM, la BNDA et les employés concernés avec une garantie du gouvernement, a rassuré notre diplomate. De manière globale, selon lui, un accord cadre gouvernemental sera mis en place pour l’atténuation des impacts du retrait de la Minusma. Il a garanti disant qu’: “A cet égard, les deux parties se sont accordées pour faire l’état des lieux des projets financés par la Minusma  en priorisant ceux en cours d’exécution et en procédant à l’identification des structures et ou organisme susceptibles de prendre le relais de l’administration pour la pérennisation des projets jugés pertinents. Minusma  mettra à la disposition de la partie gouvernementale une base sur l’ensemble des projets”.

 

Deuxième phase (Aguelhok, Tessalit, Kidal, Douentza…)

Après cette première phase avec quelques difficultés notées, le Mali avec la Minusma s’en vont pour une deuxième phase qui durera 5 mois. Entre 15 septembre et 31 décembre. Aux du diplomate, en termes de perspectives concernant les préparatifs de la seconde phase, il a lieu de noter que les parties ont convenu de renforcer la coordination et la planification dans le cadre des rencontres du comité, c’est-à-dire le comité ministériel et le comité technique, de suivi de la mise en œuvre de la résolution 2690 du conseil de sécurité. Cela, à l’en croire, en vue de faciliter le respect du plan de rétrocession au gouvernement avant le 31 décembre 2023 des camps d’Aguelhok , Ansongo, Goundam , Douentza et Tessalit.

Dans cette perspective plusieurs questions seront prises en compte, notamment la question environnementale, les transports du matériel, les autorisations de vol, les mouvements des contingents, l’importation, la réexportation des matériels et la sécurité, a marteler M. Diallo de la diplomatie malienne. Les transferts de tâches constituent également une priorité pour la deuxième phase. Et comme je vous l’ai dit c’est à partir du 1er janvier 2024 que démarrera la phase de liquidation, fera-t-il savoir pour cette étape.

 

La prise de Ber, un exploit des FAMa

Le colonel Souleymane Dembélé raconte la prise de Ber par les FAMa : “Effectivement, les forces années maliennes s’entendaient à la réaction des groupes armés terroristes. Parce que Ber était devenu véritablement un sanctuaire. Ber était devenu un gage territorial pour ces groupes armés terroristes. Où se passaient toutes sortes de trafics. Trafic d’armes, trafic de drogue, trafic de cigarettes. C’était vraiment un état dans un autre état. Et on savait qu’occuper Ber, ce n’était pas une chose facile pour les forces armées maliennes. On s’est préparé, on a montré nos muscles et on est entré à Ber. Et actuellement les forces armées maliennes rayonnent à Ber et tous les alentours. Et elles ont fait 4 jours pour 60 km. Les forces armées maliennes et nos unités ont quitté le 10 à Tombouctou. 10, 11, 12, 13, c’est les 13 qui sont entrés à Berne. Et ça ne fait que 60 kilomètres. Imaginez déjà alors ce que les forces armées maliennes ont subi et ont eu à faire comme avancée dans le cadre de la rétrocession de Berne. Et ça a été fait plus vite que prévu parce que Berne c’était prévu le 15. On s’est préparé, on a pris la route plus tôt que prévu. Et ça a nécessité le départ précipité du contingent de la Minusma qui était là. Donc c’était d’abord des tentatives d’infiltration. Des groupes armés qui ont voulu infiltrer les forces, nos dispositifs. Et après c’était des tirs de harcèlement, c’était des poses d’engins explosifs improvisés. Mais malgré tout ça, on s’est battu. Et on a pris possession de Ber le dimanche aux environs des 8h30 du matin. Et quand on a pris possession de Berne, alors avec les campagnes d’intox, la population s’est dispersée. Et dix jours après, j’étais avec le chef d’Etat-major général des armées à Ber. Tu vois que les boutiques fermaient, les portes bouclaient, etc. Mais quand on était encore là, les populations arrivaient même. Parce que ces terroristes leur ont dit que les FAMa venaient pour tuer. Et après avoir pris possession de Ber, on a conduit des actions civilo-militaires. On a fait des traitements et des dons. Donc c’est ce qui a permis de rassurer la population. Et petit à petit, jusqu’à nos jours, la population est en train de revenir petit à petit sauf les terroristes qui sont dans la nature. Donc je veux dire que Ber, ce n’est pas pour montrer la montée  impuissante des femmes.

Mais Ber, c’est la confirmation de la volonté impuissante des forces armées maliennes. Pour qui c’est ce qui était à Ber ? En termes de neutralisation, nous sommes à plus de 80. Contrairement à ce qui a été dit. Parce qu’au fur et à mesure, on découvre certaines choses que je ne vais pas étaler ici. Les morts qu’on arrive à déceler. Aujourd’hui, on est environ à plus de 100 terroristes neutralisés entre Tombouctou et Ber. Donc je pense que ça dénote un peu de la confirmation de cette montée en puissance”.

 

Blocus de Tombouctou

“Il n’y a pas de blocus à Tombouctou”, rapportera le chef de la communication de l’Armée. Et de préciser pour mettre en garde : “On dit que Tombouctou est sous un blocus, je pense que les journalistes sont en train de faire l’apologie de ces terroristes. Parce qu’actuellement, il faut le dire, ces terroristes, avec ce qu’ils ont subi sur le terrain, sont en train de s’adonner à une véritable campagne médiatique. Ils commettent une action tout de suite, ils filment, ils mettent sur les réseaux sociaux”. Et il continuera : “Et on ne fait que les relayer. On crée la psychose dans la tête des populations. On crée la psychose dans la tête des opérateurs économiques, des commerçants. Mais ce n’est que des actions pas tellement coordonnées. Parce que de nos jours, que ce soit à Ber, que ce soit dans le Centre du pays, il n’y a pas un groupe terroriste. Deux motos, trois motos, ou cinq, qui puissent se retrouver pour aller sévir. Comme ils en avaient l’habitude. Ce n’est plus possible de nos jours”.

“Donc c’est une moto, avec deux personnes, ou bien avec une personne. Donc ils vont, ils commettent le forfait et puis ils disparaissent dans la nature. Donc quand on relaie, on ne fait que partager, partager, partager, partager”, a-t-il répété contre les utilisateurs des réseaux.

“Vous-mêmes, vous allez créer la psychose chez vous. Parce qu’on dit des choses qui ne sont pas. Et la vie, c’est des choses qui ne sont pas. Si les terroristes étaient dans une certaine capacité, on n’allait pas prendre possession de Ber”, a qualifié le patron de la Dirpa, ce qui se dit Blocus sur Tombouctou sur les réseaux et autres médias.

 

Kidal et l’Accord d’Alger

Après avoir assisté à la difficile prise de Ber qui a vu naitre entre l’Armée malienne, une altercation avec la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad), groupe signataire de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger, tous les regards se tournent vers Kidal. Cette région qui fait le fief de la CMA fait aussi des zones où se prévues la deuxième de la rétrocession des camps de la Minusma. Il s’agit de Kidal, Tessalit, Douentza.

Le colonel Dembélé, sur la question, donne l’assurance que les Forces armées maliennes s’inscrivent totalement dans le respect des engagements politiques pris dans le cadre de l’Accord pour la paix. Et par conséquent ne saurait en aucun moment  souscrire à une escalade violente contre les groupes armés signataires de l’Accord. Cependant, a-t-il ajouté, ne transigeront pas avec les groupes armés terroristes et les combattront.

Pour les deux conférenciers, l’Accord sera sauvé et l’Armée sera partout sur le territoire malien tout en privilégiant le dialogue. Kidal fait partie du Mali et comme les autres localités, la rétrocession se passer entre la Minusma et le Mali. “Kidal ne sera pas un frein à l’Accord”.

A rappeler que la seconde phase de rétrocession va concerner entre septembre et le 31 décembre 2023, Tessalit, Aguelhok, Ansongo, Douentza et le camp de la Minusma à Kidal. Kidal est prévu pour le 31 décembre. Après cette phase, il ne resterait de la Minusma au Mali que des unités de gardes pour la surveillance des matériels dans les camps de Gao, Mopti et Bamako. En attendant la liquidation de ces objets, a conclu Souleymane Dembélé de la Dirpa.

Koureichy Cissé

Mali Tribune

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