Retrait de la MINUSMA : Le Secrétaire général adjoint à l’appui opérationnel, Atul KHARE, en visite au Mali
Atul KHARE, Secrétaire général adjoint à l’appui opérationnel des Nations unies, était en visite au Mali du 4 au 7 août 2023 afin d’apporter son appui à la MINUSMA dans le cadre du processus de réduction des effectifs et de retrait d’ici au 31 décembre 2023.
Lors de cette visite, il a été reçu en audience par les autorités nationales, notamment le Premier ministre, Choguel Kokalla MAÏGA, ainsi que le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye DIOP.
Atul KHARE s’est également rendu à Tombouctou, pour encourager le personnel de la MINUSMA déployé dans cette région du Nord du Mali.
Réunir les gages d’un retrait ordonné, coordonné et sécurisé
Mise en branle depuis le 3 août 2023 par la rétrocession officielle de la base temporaire d’Ogossagou aux autorités maliennes, l’opération qui consacre le retrait définitif de la MINUSMA du territoire malien s’effectue progressivement selon des clauses et un schéma discuté en avance avec les plus hautes autorités politiques et techniques du pays. Dès l’adoption de la résolution 2690 du Conseil de sécurité des Nations unies, les initiatives se sont multipliées pour mettre en place les mécanismes de coordination pour assurer un retrait optimal. La visite de M. KHARE est une impulsion supplémentaire à ces efforts vers un retrait effectif dans les délais, car pour lui, « il n’y aura pas de plan B. La date butoir du 31 décembre est non négociable ».
Dès les premières heures de sa visite, le diplomate onusien a participé à des rencontres multipartites réunissant des officiels de la MINUSMA, des départements ministériels, des représentations diplomatiques de pays contributeurs de troupes et de personnels de police, ainsi que des représentants des agences, fonds et programmes des Nations unies impliquées dans le processus de retrait de la MINUSMA. Il s’agissait pour lui de réaffirmer la disposition entière de son département et du secrétariat des Nations unies à apporter tout le soutien nécessaire pour la réussite des opérations. Les défis organisationnels, sécuritaires liés à l’instabilité dans la sous-région ouest-africaine nécessitent une plus grande attention dans la planification et la mise en œuvre des plans de retrait ainsi qu’une disposition particulière des parties prenantes à la flexibilité en vue du respect de la date du 31 décembre.
Visite de Tombouctou, la Cité des 333 saints
Il y a six ans, sa rencontre à Tombouctou avec l’Imam Abderrahmane BEN ESSAYOUTI avait beaucoup marqué Atul KHARE. Le visiteur avait éprouvé une vive admiration pour la personne et son esprit marqué par l’œuvre et tout le symbole que représentait son hôte. À son domicile situé à quelques pâtés de maisons de la Grande Mosquée Djingareyber de Tombouctou où il officiait il y a encore quelques années, l’Imam avait accueilli M. KHARE, avec une tasse de thé, des conseils et des bénédictions. En se quittant, les deux hommes avaient nourri l’espoir de se revoir un jour sans trop savoir ni le moment, ni les circonstances de telles retrouvailles.
Chaque visite à Tombouctou est un voyage dans le passé. Le quartier de la grande mosquée garde fièrement son allure de ville millénaire, témoin de toute la riche histoire de la région. Les petites ruelles qui serpentent entre les murs acres et mauves tantôt en argile ou en cailloux sauvages ne sont accessibles que par motocyclette ou à pied. M. KHARE connait ces ruelles. C’est à pied qu’il se présente devant la résidence de celui qu’il appelle « son ami », l’Imam BEN ESSAYOUTI. Pour leurs retrouvailles, c’est un vieil imam désormais atteint de cécité qui l’accueille. Le sourire et la ferme poignée de main sont restés intactes mais il ne peut désormais le voir. Il reconnait cependant le timbre de voix de son visiteur et se remémore sans grande difficulté les conversations qu’ils ont eu six ans auparavant.
Les retrouvailles de cet après-midi sont plus qu’une promesse tenue. Elles marquent également l’attachement des Nations unies aux valeurs culturelles des communautés et à la préservation de la paix. Tout en rassurant son interlocuteur que le retrait de la MINUSMA ne signifie pas la fin de la présence des Nations unies, M. KHARE a réaffirmé le rôle central que des personnalités comme l’Imam BEN ESSAYOUTI seront appelées à jouer dans la continuation des efforts immenses que la MINUSMA et les Nations unies ont fournis jusqu’ici pour le retour de la paix dans cette région. « Je suis venu vous demander de continuer à prodiguer vos bénédictions pour les activités en cours dans le cadre du retrait des bases de la MINUSMA », a plaidé M. KHARE, car selon lui, ce processus de retrait nécessite l’adhésion et la franche collaboration de tous.
Une note d’espoir
En rencontrant le Premier ministre Choguel Kokalla MAÏGA, M. KHARE conclut sa visite au Mali sur une note de satisfaction et d’espoir quant à la suite des opérations de retrait de la MINUSMA. Au cours de leur entretien, M. KHARE a expliqué les modalités des processus de retrait et de liquidation, telles que proposées par la résolution 2690, et a fourni des détails sur les règles et réglementations régissant la remise des sites et des équipements. Il a rappelé l’importance de la collaboration entre le Mali et la MINUSMA, notamment pour assurer la sûreté et la sécurité des casques bleus et de l’équipe de liquidation qui resteront au-delà du 31 décembre 2023.
Pour sa part, le Premier ministre a souligné que la très bonne coopération entre les autorités maliennes et la MINUSMA se poursuivrait afin d’assurer un retrait sûr et ordonné, notant qu’une bonne coordination était la clé du succès. Il a insisté sur le fait que le Mali avait demandé la fermeture de la MINUSMA après avoir estimé que les accords actuels devaient être modifiés tout en souhaitant maintenir de bonnes relations et une collaboration avec les Nations unies. Il a enfin mentionné les efforts en cours pour que le pays bénéficie des compétences des ressortissants maliens qui ont travaillé avec la Mission.
Le retrait de la MINUSMA, bien qu’ouvrant une ère d’interrogations sur les acquis de la Mission au cours de ses dix ans de présence sur le territoire malien, est une occasion pour les Nations unies ainsi que les autorités nationales d’œuvrer davantage pour la préservation de l’essentiel : la paix et la stabilité. La contemplation d’un beau coucher de soleil nous rappelle combien les fins peuvent être belles aussi, dit-on.
MINUSMA