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Retrait de la Minusma du camp de Kidal : Le ministère des Affaires étrangères du Mali dénonce l’action unilatérale de la Minusma

Et condamne la trahison dont ont été victimes les Famas

Le retrait de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) du camp de Kidal devrait s’effectuer au cours de la période du 15 au 30 novembre 2023. Mais, à la surprise générale et contrairement au respect de cette date, la Minusma a annoncé, le 10 octobre 2023 le retrait de ses troupes des postes avancés de Kidal et l’accueil pour des raisons humanitaires, dans son camp de Kidal ce même jour, de 111 éléments du bataillon des Forces Armées Maliennes reconstituées (BATFAR) dont la sécurisation relève de la Mission jusqu’à l’effectivité du transfert.  En réaction à ces actes, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, dans un communiqué daté du 16 octobre 2023, a dénoncé l’action unilatérale de la Minusma et a condamné la trahison dont ont été victimes les Famas.

Dans son communiqué, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a informé qu’il a pris connaissance du communiqué publié le 10 octobre 2023 par lequel la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) annonce le retrait de ses troupes des postes avancés de Kidal et l’accueil pour des raisons humanitaires, dans son camp de Kidal, ce même jour, de 1l1 éléments du bataillon des Forces Armées Maliennes reconstituée (BATFAR), dont la sécurisation relève de la Mission jusqu’à l’effectivité da transfert. “Le Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale exprime son étonnement et dénonce l’action unilatérale de la Minusma, contraire à l’esprit de coordination et de collaboration voulu entre les deux parties dans le cadre du processus de retrait de la Mission et non conforme au plan de retrait convenu, en ce qui concerne le camp de Kidal. A titre de rappel, le désengagement dudit camp devrait s’effectuer au cours de la période du 15 au 30 novembre 2023. C’est ce qui a amené l’état-major général des Armées à solliciter que le retrait des postes avancés de Kidal soit ramené à la même date, suite aux notes verbales: MINUSMAPROTINVO575/2023-0SRSG du 02 octobre 2023 et MINUSMAPROTINvosor2023 du 7 octobre 2023. Aussi, la question a-t-elle fait l’objet d’échanges dans la matinée du 10 octobre 2023 entre la Minusma et le gouvernement qui avait demandé un délai de 72 heures afin de réorganiser, voir de réadapter le dispositif d’occupation par les Famas desdits postes. C’est dans l’attente de la réaction promise de la Minusma que les autorités nationales ont été mises devant le fait accompli. Le ministère condamne la trahison dont ont été victimes les Famas du BATFAR, de la part des éléments de la CMA dont certains appartenaient au même BATFAR. Groupe signataire de l’accord de paix, la CMA, en violation de ses engagements, sans réaction de la Minusma, a encerclé, occupé puis enlevé les matériels et les équipements, tout en pillant le dépôt d’armement et de munitions du Mécanisme Opérationnel Conjoint (MOC). L’enchainement des événements et la passivité de la Minusma suscitent de fortes interrogations sur les intentions réelles des protagonistes et la planification préalable de cette action”, indique le communiqué.

 

En réponse aux inquiétudes exprimées par les Nations Unies, dans la Note aux correspondants, publiée le 14 octobre 2023, faisant état, notamment du blocage à Gao des convois logistiques destinés à récupérer les matériels des Nations Unies et des pays contributeurs de troupes, le ministère a rappelé que la situation sécuritaire dans le Nord du Mali est marquée par des attaques terroristes indiscriminées contre les Forces de défense et de sécurité maliennes (FDSM), les populations civiles et la Minusma. “Conformément à leurs missions régaliennes de défense de la souveraineté et de l’intégrité territoriale, les FDSM répondent vigoureusement avec efficacité, å ces attaques et sont en train de gagner du terrain. A cet égard, elles poursuivent leur déploiement en vue de l’occupation des camps et emprises de la Minusma, conformément aux règles et procédures des Nations Unies. Depuis l’adoption de la résolution 2690, le gouvernement du Mali coopère pleinement avec les Nations Unies, notamment en ce qui concerne les autorisations pour les convois logistiques en appui au désengagement des contingents des pays contributeurs de troupes. Les autorisations concernant les convois stationnés à Gao sont considérablement liées à la situation sécuritaire et seront délivrées en fonction des améliorations constatées. Enfin, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale rappelle à la Minusma l’obligation de respecter scrupuleusement le plan de retrait et l’invite à inscrire ses actions dans le cadre des dispositions de la résolution 2690 qui lui instruit la cessation de ses opérations et le transfert de ses tâches en étroite coordination avec le gouvernement du Mali, au plus tard le 31 décembre 2023″, a précisé le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.   

  Siaka Doumbia

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Processus de retrait de la MINUSMA :

Les clarifications du gouvernement au corps diplomatique accrédité au Mali

Dans le cadre du processus de retrait de la Mission onusienne du Mali, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop a présidé, le vendredi 13 octobre 2023, la réunion d’informations organisée à l’intention du corps diplomatique accrédité au Mali. Pour la circonstance, il avait à ses côtés le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Sadio Camara et le ministre de la Communication, de l’Economie numérique et de la Modernisation de l’administration, Alhamdou Ag Ilyène.

Plusieurs questions majeures à l’échelle nationale, sous-régionale et multilatérale ont été au cœur des échanges, en l’occurrence, le processus de retrait de la Minusma du Mali, le processus de la Transition, la Charte du Liptako-Gourma instituant l’Alliance des Etats du Sahel, la coopération du Mali avec certaines organisations sous-régionales ainsi que les perspectives de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger.

A l’ouverture de la séance, le ministre Diop a réitéré la compassion et la solidarité du Mali en faveur de certains pays victimes de catastrophes naturelles, singulièrement le Maroc, la Libye, la Türkiye et l’Afghanistan. Il a saisi l’occasion pour dénoncer, suite à la situation sécuritaire dans la bande de Gaza, les violences et les excès sous toutes leurs formes, surtout ceux exercés contre les populations civiles.

A ce propos, il a invité la communauté internationale à se mobiliser à la recherche de solutions politiques, pacifiques et durables entre l’Etat d’Israël et l’État de Palestine, conformément à la légalité internationale prévue en la matière.

Abordant la question du retrait de la Minusma, les ministres ont réaffirmé l’engagement des autorités de la Transition de conduire ce désengagement de façon coordonnée, ordonnée et sécurisée, avec comme objectif final, le recouvrement total de l’intégrité territoriale du Mali et le plein exercice de la souveraineté nationale sur toute l’étendue du territoire, tout en garantissant la paix et la sécurité à tous les citoyens par les Forces de défense et de sécurité maliennes. Cependant, ils ont souligné avec regret le manquement grave et le déficit de coordination qui ont caractérisé la récente situation à Kidal, ayant favorisé l’occupation du camp 1 de la ville par des groupes armés et faisant perdre à l’Etat malien plusieurs équipements militaires, y compris des véhicules.

Pour les ministres, les textes des Nations unies indiquent clairement que les emprises occupées par la Minusma ne devraient être transférées qu’à l’Etat malien seul. A cet égard, ils ont solennellement invité la Minusma à s’en tenir au plan de retrait convenu et communiqué et ce, dans le strict respect du délai fixé par la résolution 2690 du Conseil de sécurité des Nations unies.

Concernant le processus de Transition, le ministre d’Etat, s’appuyant sur le communiqué n°060 du 25 septembre 2023 du gouvernement de Transition, a expliqué que le léger changement intervenu au chronogramme des élections est essentiellement dû à des difficultés techniques susceptibles d’entamer l’organisation crédible et transparente des élections.  A ses dires, la décision du gouvernement de n’organiser que l’élection présidentielle pour sortir de la Transition est un indicateur de bonne foi des plus hautes autorités du pays. Dans la même veine, il a souligné que le processus politique de transition est conduit dans une démarche inclusive et participative impliquant tous les acteurs concernés et intégrant des innovations technologiques qui permettent aux électeurs la possibilité de procéder au transfert en ligne de leur bureau de vote.

Dans la même dynamique, les ministres ont renouvelé la ferme détermination des autorités de la Transition à mener à bon port, le processus irréversible de retour à un ordre constitutionnel apaisé et sécurisé, et ce, malgré quelques difficultés d’interaction avec la Cédéao en raison de ses sanctions mal inspirées de février 2023 qui rendent difficiles le dialogue politique de haut niveau avec notre pays.

A propos de l’Accord pour la paix et la réconciliation, les ministres ont réaffirmé l’attachement du Mali à l’APR, un mécanisme politique complémentaire aux opérations militaires, en vue d’asseoir une paix durable sur toute l’étendue du territoire malien.

Sur le plan sous-régional, la question de la Charte du Liptako-Gourma a été évoquée. En complément à l’Autorité du Liptako-Gourma, une organisation de coopération en matière de développement, le ministre Diop a indiqué que l’Alliance constitue une réponse collective aux besoins de sécurité et de défense de ses pays membres, eu égard aux défis et enjeux géopolitiques marqués par des visées agressives et déstabilisatrices, y compris par l’instrumentalisation de nos organisations sous-régionales censées protéger leurs membres. C’est pourquoi, le chef de la diplomatie malienne a insisté sur le caractère profondément solidaire de cette Alliance en vue de répondre aux aspirations les plus profondes des populations concernées, en termes de sécurité et de développement harmonieux et intégré.

En conclusion, les participants ont vivement salué l’initiative du gouvernement visant à leur apporter les vraies et officielles informations sur des questions importantes de l’heure marquant la vie de la nation. Ils ont également saisi cette occasion pour poser des questions d’éclaircissement et apporter des contributions sur les sujets abordés, tout en souhaitant qu’un tel exercice d’informations soit organisé à temporalité mensuelle.                                                                                       

Boubacar Païtao

Source: Aujourd’hui-Mali
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