Une élève d’un établissement privé de Bamako s’est suicidée la semaine dernière. Une lettre retrouvée dans son sac laisse penser qu’elle traversait un moment de dépression. Au Mali, le phénomène est très présent, mais il est souvent ignoré, selon des psychologues.
« Chaque histoire non racontée est une bataille solitaire contre soi-même ». C’est bien le cas pour cette dame qu’on va appeler Sétou pour préserver son identité. Elle a fait une dépression il y a quelques mois. Isolement, manque d’envie, instabilité psychologique étaient son quotidien.
« Il y a deux mois de cela, j’ai fait une dépression à cause de mon divorce. J’avais fondé tellement d’espoir sur ce mariage. Déjà en instance de divorce, j’ai découvert une autre facette de mon partenaire et ç’en est suivi des disputes impliquant les deux familles. Ne sachant plus à qui me confier, je me suis alors repliée sur moi-même », explique Sétou. Avant de poursuivre « J’avais aussi des pensées noires, j’avais peur du goût à la vie. Je me sens seule et j’ai vraiment besoin d’aide, même si je ne le manifeste pas ».
Une souffrance liée à une situation sociale
La dépression est une réalité qui fait des victimes, au Mali, selon le docteur Bourama Sangaré, psychologue clinicien. Il explique que la dépression n’a cependant pas d’origine en tant que telle. Mais elle est toujours liée à une maladie ou à une situation sociale mal prise en charge.
« Sur le plan physique et sur le plan mental, elle se caractérise par un ralentissement profond, une perte d’envie pour tout ce que la personne aimait auparavant », indique Dr. Sangaré. Le psychologue précise que « la dépression fait partie des maladies mentales les plus fréquentes au monde et elle est l’un des motifs les plus fréquents de consultation en santé mentale, même au Mali ».
Des symptôme de la dépression
Comment savoir qu’une personne est dépressive ? Dr Bourama Sangaré répond en énumérant quelques symptômes de la maladie :
« On peut citer par exemple les événements de vie stressants, c’est-à-dire des événements difficiles de la vie, tels que les divorces, les hautes trahisons, les pertes financières, les difficultés sociales, des réalités qui peuvent survenir chez une personne d’un moment à l’autre et qui, en fonction de sa capacité d’adaptation, peuvent contribuer à la survie d’un état dépressif ».
Au Mali, aucune statistique n’existe sur les victimes de dépression. Mais des praticiens ajoutent qu’au Mali, les cas de dépression sont consécutifs à certains soucis liés au foyer, à la pauvreté entre autres.
