Mercredi 25 mai 2022, profitant de la célébration de la journée de l’Afrique, le leader du parti sud-africain les Combattants de la liberté économique (EFF), Juluis Malema, a appelé ses partisans et tous les panafricanistes à manifester devant l’ambassade de France à Pretoria pour condamner l’ingérence française sur le continent africain. Bien au-delà des quelques centaines affichées parcimonieusement par la presse hexagonale, des milliers de manifestants ont répondu présents et demandent à la France de « débarrasser le plancher ».
En effet, officiellement, the economic freedom fighters (EFF) veut que la France quitte l’Afrique. Pour voir l’Afrique débarrassée de la France le parti de Malema adresse à la France à travers son ambassadeur présent en Afrique du Sud, Aurélien Lechevallier, un mémorandum décliné en 9 points cela et avec une échéance de deux semaines.
En effet, le leader de l’EFF, Julius Malema, a donné au gouvernement français 14 jours pour répondre à une liste de 9 demandes, au nombre desquelles :
-l’octroi d’une indépendance totale à tous les pays africains qui sont les anciennes colonies de la France tout en leur permettant de déterminer leurs propres devises, politiques monétaires et orientation économique.
-que la France mette fin à toutes les taxes coloniales qu’elle perçoit sur ses anciennes colonies, car cela, a déclaré Malema, était la richesse du continent africain. Le sang et la sueur de tous les Africains ont construit l’infrastructure que les pays africains sont obligés de payer pendant de nombreuses décennies après la soi-disant indépendance.
-la France doit s’abstenir de s’ingérer dans les affaires économiques des pays africains, à travers la politique monétaire.
-l’utilisation du franc CFA en Afrique de l’Ouest doit progressivement diminuer vers l’établissement de systèmes monétaires déterminés par les Africains eux-mêmes.
-la France doit restituer toutes les ressources minérales ou fiscales détenues par le Trésor français aux nations africaines et à leurs anciennes colonies.
-la France doit également payer des réparations à toutes ses anciennes colonies, notamment en ce qui concerne la plus grande rébellion d’esclaves connue de l’humanité, en Haïti.
– la suppression du français en tant que langue officielle en Afrique, en faveur de la reconstruction continentale de l’identité africaine, loin de l’imposition des standards et normes de la civilisation blanche comme mesure de l’humanité.
-la France doit cesser de parrainer les divisions qui se produisent dans les institutions multilatérales continentales de l’Afrique, notamment au Parlement panafricain et à l’Union africaine.
-la France doit retirer immédiatement toutes ses bases militaires qui sont actuellement stationnées en Afrique. Cela inclut, mais sans s’y limiter, les bases militaires, les soldats français, l’aide française à travers et toute présence d’influence française dans les armées ou les milices en Afrique.
Le parti des Combattants de la liberté économique ont adressé ces demandes non seulement au gouvernement français, mais aussi les ont envoyées à toutes les forces coloniales et néocoloniales du continent africain, y compris le Royaume-Uni, l’Espagne, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, la Belgique, l’Allemagne et les États-Unis d’Amérique, a déclaré Malema au terme de la manifestation.
Selon lui, « toutes les formes et manifestations du colonialisme sur le continent africain doivent être démantelées et il est de notre devoir, en tant que génération, de travailler sans crainte pour démanteler le régime colonial et néocolonial ».
Malema a déclaré que l’EFF ferait tout ce qui est en son pouvoir pour déstabiliser toutes les formes de colonialisme sur le continent africain et jouera un rôle de premier plan et sans aucune crainte dans le démantèlement de tous les vestiges du colonialisme et de la domination coloniale sur le continent africain. Pour y réussir, les combattants du panafricanisme s’inspireront de leurs illustres devanciers et repaires que sont les grands panafricanistes anticoloniaux tels que Kwame Nkrumah, Sékou Touré, Modibo Keïta, l’empereur Haile Selasie, Ben Bella, Thomas Sankara, Gamal Abdel Nasser, Julius Nyerere, Patrice Lumumba, Kenneth Kaunda, Robert Mugabe, Robert Sobukwe, Mendela et de nombreux autres panafricanistes qui ont véritablement résisté au colonialisme et défendu l’unité du continent africain.
« L’EFF attend une réponse à toutes ces demandes dans les 14 jours ouvrables. S’il n’y a pas de réponse crédible et pratique dans les 14 jours, nous, en tant que dirigeants de l’EFF, définirons un programme clair et pratique sur la manière dont nous allons saper et contrer la colonisation continue du continent africain par la France », a averti Julius Malema.
Source : Info-Matin