Le concours des maitres-assistants, récemment organisé par la transition débouche sur un scandale. Outre des communiqués dénonçant des violations de textes, le Collectif des docteurs vacataires des universités, instituts et grandes écoles du Mali déplore « le favoritisme ». À la faveur d’un point de presse qu’ils ont animé, le jeudi 20 octobre dernier, les syndicalistes ont fait des révélations remarquables.
A tout seigneur tout honneur, les docteurs vacataires des universités, instituts et grandes écoles du Mali demandent à ce que lumière soit faite sur le recrutement des maitres-assistants de l’enseignement supérieur. En lieu et place des méritants, ils déplorent le « favoritisme » en cette période où les Maliens se battent contre des anciennes pratiques (injustice, corruption, favoritisme). A la faveur d’un point de presse qu’ils ont animé la semaine dernière sur la colline de Badalabougou, les syndicalistes décriaient l’admission des fils, des frères de sang, des employés et assistants directs des recteurs et autres responsables. Des admissions qui, pour eux, s’apparentent à la partialité émanant de ce concours.
Dans une déclaration lue à cette occasion, le Collectif s’inscrit en faux contre les critères de sélection annoncés, suite à la publication du résultat du présent concours, par le secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, en l’occurrence le Dr. Amadou Ouane. Ce dernier avait tenu un point de presse pour clamer la clarté ou la transparence dans le recrutement. « Le Collectif est étonné de voir que le secrétaire général ait, lors de son point de presse, ajouté de nouveaux critères de recrutement des maitres-assistants, tels que le nombre de communications physiques validées par des attestations et les distinctions honorifiques qui ne figuraient pas dans le communiqué d’ouverture du concours ». Opposés au résultat, les syndicalistes sollicitent à ce que lumière soit faite sur les « zones d’ombre » de cette situation. Le pire, c’est que des proches, des collaborateurs de certains recteurs, directeurs et autres responsables font partie des admis.
« Le Collectif se pose la question à savoir pourquoi les admis sont les assistants directs du recteur ou doyen dans trois facultés ? Pourquoi dans l’Université des sciences sociales et de gestion de Bamako (Ussgb), les admis sont le fils du recteur, le frère de sang d’un chef de DER, le frère de sang du coordinateur de Master », lit-on dans leur déclaration. Ce n’est pas tout. Dans l’Institut polytechnique rural de Formation et de recherche appliquée (IPR-Ifra), les admis sont le fils du directeur général et l’employé de son bureau d’étude, dénoncent les syndicalistes. Cette coïncidence miraculeuse et mystique soulève beaucoup de soupçons de népotisme et de favoritisme, font-ils comprendre. Dans un point de presse qu’il a animé, le secrétaire général du ministère a affirmé que le nombre de dossiers déposés et jugés recevables était de 316. Mais sur la liste du résultat proclamé, il se trouve que le nombre de candidats inscrits aux postes des maitres-assistants était de 172 personnes. Où sont alors passés les 144 autres dossiers reçus ? S’interroge le collectif. Pourquoi à l’Université des sciences juridiques et politiques (Usjp) les admis sont les seuls assistants directs du recteur et/ou des doyens ? S’interrogent les plaignants. Dans ce concours, plus de 20 candidats ont postulé pour des spécialités telles que l’économie, les sciences de gestion, aquaculture et reproduction, technologie agroalimentaire et biologie. Mais sur la liste du résultat, il est mentionné : 1 poste-1 inscrit-1 admis, selon le Collectif. Un (1) poste en agroéconomie était ouvert au compte du Cnrst, mais il y a eu deux (2) amis. « Le constat est amer car un titulaire de deux (2) doctorats avec six (6) publications dont un (1) livre a été exclu de ce concours au profit d’un non-spécialiste qui avait moins d’expérience scientifique », apprend-on du Collectif qui appelle les autorités compétentes à prendre des mesures idoines pour un enseignement supérieur de qualité.
Mamadou Diarra
Source: LE PAYS