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Restaurer l’Etat de droit au Mali, le rôle de l’Onu

Succédant à l’intervention française au Mali, la mission de l’Onu est ambitieuse. Elle est censée appuyer le processus politique en cours dans le pays, protéger les civils, surveiller les droits humains et mettre en place les conditions indispensables au retour des déplacés ainsi qu’au rétablissement de l’autorité de l’État.

palais Nations Unis Genève

Extrait de La Chronique d’octobre 2013

La présence d’une mission de 12 640 hommes, la plus importante en Afrique après la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) et l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci), devrait favoriser le retour à la paix au Mali. Le passage de relais avec les militaires français de l’opération Serval s’est fait le 1er juillet, mais tous les soldats français ne vont pas plier bagage : environ 2 000 d’entre eux resteront sur place. Ils constitueront une force d’appui à la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), décidée en avril 2013 par le Conseil de sécurité. Son déploiement complet prendra un an, jusqu’au 30 juin 2014.

C’est dans la capitale que se trouve son quartier général, installé dans la salle du premier étage de l’hôtel Amitié. La Minusma, qui dispose pour 2013 d’un budget impressionnant (367 millions de dollars), va compter quatre bases dans le Nord, à Kidal, Gao, Tombouctou et Mopti. Une partie de sa mission est d’ores et déjà accomplie : aider les autorités de transition à organiser l’élection présidentielle qui s’est déroulée dans le calme.

Pour autant, son mandat ne se limite pas à la stabilisation du Mali, en empêchant le retour d’éléments armés dans les villes du Nord et en aidant à la restauration de l’autorité de l’État sur tout le territoire. Il prévoit aussi « d’accompagner les efforts nationaux et internationaux visant à rebâtir les secteurs de la sécurité, en particulier la police et la gendarmerie (…) ainsi que l’État de droit et la justice ».

La Minusma compte des observateurs civils qui vont veiller au respect des droits de l’Homme mais aussi des enquêteurs qui travaillent déjà depuis avril 2013, « main dans la main avec la Cour pénale internationale », selon un porte-parole.

La mission onusienne consiste aussi à appuyer la justice nationale et internationale pour arrêter et juger les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

 

Questions à Salvatore Sagues, chercheur à Amnesty International

Qu’attendez-vous de la présence de la Minusma
au Mali ?
Dans son mandat figure un volet important d’aide à la justice. La Minusma devrait, à notre avis, avoir un corps important d’observateurs qui surveillent et dénoncent les violations commises par toutes les parties sur tout le territoire national. C’est l’un des pièges dans lequel le gouvernement malien veut nous mener : il affirme qu’il s’agit d’un problème avec la « rébellion » touarègue et que les violations des droits humains n’ont lieu que dans le nord du pays. Or, des violations très graves ont été commises par les hommes du capitaine Amadou Sanogo et les forces de sécurité maliennes. Il faut que la Minusma se préoccupe aussi de ce qui se passe dans le sud du pays, en faisant des enquêtes sur les militaires qui ont disparu aux mains de la junte, des civils tués et des enfants-soldats présumés détenus à Bamako.

Comment se présente l’enquête de la Cour pénale internationale (CPI) ?
La CPI a dit qu’elle allait travailler à la demande des autorités. Or, il faut faire l’enquête dans les deux sens, sur les exactions des rebelles comme sur celles des autorités maliennes. La Cour doit enquêter sur les allégations de viols, d’enrôlement d’enfants-soldats et d’exécutions sommaires. Il n’en reste pas moins important que la justice nationale fasse son travail. Dans le cas où elle s’estime incompétente, la CPI doit faire le suivi et jouer la carte de la complémentarité.

Sabine Cessou

Source: Amnesty

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