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République du Mali : Le chemin de la paix reste long

Bamako s’est réveillée, vendredi dernier, sous la peur, la stupéfaction et l’incompréhension générale. Aux premières heures de la matinée, l’hôtel Radisson, l’un des plus grands hôtels de la capitale, est attaqué par des hommes armés appartenant à un groupe salafiste, Al- Mourabitoune, créé en août 2013 de la fusion des Signataires par le Sang, de l’algérien Mokhtar Belmokhtar. Il s’agit d’un ex chef d’AQMI et d’une partie du mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest ( MUJAO ), très actif au Mali. Pourtant au lendemain des attentats de Paris en France, le président de la république, SEM Ibrahim Boubacar Kéita appelait ses compatriotes, à une vigilance accrue face à la menace terroriste.

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L’attaque de l’hôtel Radisson, situé en plein cœur de Bamako, par des hommes armés à l’allure « islamiste » (les assaillants seraient arrivés en criant Alla hou Akhbar ) fait rappeler, malheureusement, aux Maliens, que la paix n’est pas définitivement acquise malgré la mise en route d’un accord de paix signé entre le gouvernement malien et les groupes armés, en mai et juin 2015.

Les assaillants seraient arrivés à pied avant de s’engouffrer dans l’hôtel et de commencer à tirer. Près de 170 personnes (clients et personnel de l’hôtel y compris), sont pris en otage, à l’intérieur du bâtiment, par les hommes armés. L’assaut lancé par les forces de sécurité du Mali, appuyées par des forces étrangères, fait état de plusieurs personnes tuées parmi lesquelles les assaillants.

La psychose abrite les Maliens malgré l’appel à la sérénité lancé par le chef de l’Etat et les membres du gouvernement dont le ministre de la sécurité intérieure. Quelques jours après les attentats de Paris, ayant fait de nombreuses victimes, la prise d’otages dans un hôtel à Bamako, fait craindre des attentats ciblés.

L’indispensable union sacrée

Le Mali fait face à une crise sécuritaire depuis l’arrivée des groupes rebelles et djihadistes dans sa partie septentrionale en 2012. Malgré cette menace terroriste et islamiste, les Maliens sont divisés sur l’essentiel. Le jeu ambigu et ambivalent des hommes politiques, favorise l’instauration et la propension de courants idéologiques contraires aux valeurs de la République et aux valeurs de notre société.

Une démocratie ne se copie pas. Elle ne se décrète pas non plus. Elle se construit telle une maison se construit, brique après brique. La démocratie malienne doit se construire, jour après jour, avec ses propres réalités, ses propres défis. Cependant, les hommes et femmes qui animent le jeu démocratique, doivent se montrer à la hauteur de la tâche. Or le débat politique, jusque-là a toujours été en deçà de ce que les populations pouvaient attendre de leurs hommes politiques. La chute du taux de participation aux différents scrutins, est la preuve de ce désamour entre électeurs et partis politiques au Mali.

Bon nombre de nos concitoyens sont convaincus que le Mali en est là, à cause de la mauvaise gestion du pays par les hommes politiques. Pour que la confiance puisse se rétablir, le débat politique doit s’élever et se mettre à niveau des aspirations de la majorité des populations.

Puisque le Mali vit sous la menace du terrorisme et des djihadistes, c’est l’occasion pour la classe politique malienne de montrer une certaine responsabilité en mettant de côté ses querelles personnelles et en affichant une union contre l’ennemi déjà connu de tous.

Vaincre le terrorisme, le djihad, c’est se montrer solidaires des uns des autres. C’est aussi taire nos divergences politiques pour se mettre au service de la nation.

Collaborer avec les forces de défense et de sécurité

Une sécurité forte, c’est une structure qui a un service de renseignement efficace. Les populations par le biais de la franche collaboration peuvent contribuer à rendre efficace ce service de renseignement en fournissant des informations, des indices qui peuvent aider dans les recherches et les enquêtes. Ce qui se passe en ce moment, démontre que nul n’est à l’abri. Le Mali peut-il relever le défi de sa sécurité ? Oui, à condition que tout le monde s’intéresse à cette sécurité.

Tiémoko Traoré

Source: Le Pouce

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