A travers un mot d’ordre donné le 1er novembre courant, les syndicats de la magistrature ont suspendu la grève déclenchée depuis le 25 juillet 2018 et demandé à tous les magistrats de reprendre l’activité judiciaire sur l’ensemble du territoire national, à partir du lundi passé. Le quotidien « Le Pays », après avoir sillonné toutes les six communes du district de Bamako, s’est rendu compte de l’effectivité de la reprise de l’activité judiciaire dans l’ensemble des tribunaux de Bamako.
La suspension du mot d’ordre de grève décidée par le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA), à la suite d’une assemblée générale tenue à la Cour d’appel, le 1er novembre 2018, est respectée par tous les tribunaux des six communes de Bamako où le travail a repris son cours normal. C’est ce qui ressort des constats que l’équipe du journal a effectué sur le terrain en visitant les tribunaux des six communes de la capitale malienne.
Au tribunal de la commune II, les choses marchent normalement, selon les témoignages recueillis sur place. À entendre certains usagers interrogés par notre équipe sur place, malgré les souffrances vécues durant toute la période de la grève, les juges de leur commune commencent à rattraper les retards sur les dossiers car ceux ayant fait l’objet de blocage sont en train d’avancer petit à petit. « Vraiment ça va très bien ici. Depuis que la grève a pris fin, tous les juges sont là, tous les jours, et les audiences se font petit à petit », nous confie un justiciable rencontré au tribunal de la commune II.
En commune III, le président du tribunal de grande instance que nous avons pu approcher, M. Faradji Baba, affirme que non seulement les activités ont repris depuis le lundi passé, mais aussi, des audiences ont eu lieu. « Je crois que le Syndicat a déjà suspendu le mot d’ordre. C’est pour dire tout simplement à tout le monde qu’on a commencé à travailler depuis le lundi. Et l’ensemble des travaux qui nous incombent se passent aussi de façon normale. Je tiens aussi à dire que des audiences ont été également tenues après la grève », a-t-il précisé.
Son collègue, président du tribunal du Travail de la commune III, de confier à nos reporters que le travail se fait correctement car même durant la grève, le service minimum était observé dans leurs services.
Au niveau du tribunal de grande instance de la commune IV, même constat : le travail a bel et bien repris son cours normal. « Comme vous le constatez, les opérations se passent normalement », dit le substitut du procureur, Mamadou Makan Sidibé.
La même rengaine sera entendue lors de notre passage dans les locaux des tribunaux des communes I, V et VI où les contribuables, interrogés par nos soins, déclarent être vraiment ravis des prestations des juges dont la présence n’a fait défaut depuis la suspension du mot d’ordre de grève.
Dans l’ensemble, les constats de l’équipe prouvent que la décision des syndicats SAM et SYLIMA, consistant à reprendre le chemin des cours et tribunaux après avoir suspendu la grève, a été respectée et suivie par tous les magistrats en service dans les tribunaux des six communes de Bamako.
Il reste à espérer que ce mot d’ordre de grève, pour le moment suspendu, sera finalement et définitivement levé, après satisfaction des magistrats qui ont confiance en les promesses du président de la République pour mettre la pédale douce quant à leurs revendications.
Mamadou Diarra
Djénéba Touré, stagiaire
Source: Le Pays