Si l’ancienne majorité se reconnaît dans le discours d’investiture du président de la Transition, elle n’est pas contente de son absence au CNT et au gouvernement et l’a fait savoir, hier au cours de sa rencontre avec le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation
Jusque-là, c’est le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation qui est chargé de l’organisation des élections générales dans notre pays. À quelques mois de la tenue de la présidentielle du 27 février 2022, une élection très cruciale pour rétablir l’ordre constitutionnel au Mali, il n’y a plus de temps à perdre.
Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, en a bien conscience, c’est pourquoi il a initié une série de rencontres avec les acteurs politiques. Hier, il a ainsi rencontré les responsables de l’Alliance «Ensemble pour le Mali» (EPM) qui était le principal allié de l’ancien président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. La réunion s’est déroulée au siège du regroupement, à l’ACI 2000.
Dans ses propos liminaires, le président de l’EPM s’est réjoui de cette démarche du ministre Maïga d’autant plus qu’elle intervient à un moment charnière de la Transition politique et civile de notre pays. Dr Bocary Tréta a déploré le fait que son regroupement, qui compte au moins 26 partis politiques, ne soit « représenté dans aucun organe de la Transition, en dépit des larges promesses d’une gestion participative et inclusive» du processus. À ce propos, le leader politique faisait allusion au Conseil national de Transition (CNT) et au gouvernement de Choguel Kokalla Maïga.
Le président de l’EPM a, par ailleurs, insisté sur la nécessité de libérer les subventions publiques des partis politiques au titre des exercices 2018-2019.
D’après le président du Rassemblement pour le Mali (RPM), le financement public des partis politiques est un droit dans notre pays, soulignant que l’attitude du gouvernement s’assimile à une volonté tendant à les étouffer. «Nous demandons donc l’implication de la tutelle afin de régler cette question existentielle pour les partis politiques au Mali», a-t-il- plaidé.
Se reconnaissant dans le discours d’investiture du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, qu’il trouve «apaisant» et «rassurant», le patron de l’ancienne majorité présidentielle a néanmoins estimé que la Transition politique dans notre pays doit être contenue dans les 18 mois. À cet égard, il a approuvé la proposition du chronogramme électoral du département en charge de l’Administration territoriale dans ses grandes lignes.
En attendant une évaluation objective de sa faisabilité compte tenu du temps imparti et des ressources disponibles. Dr Bocary Tréta a en outre affirmé que les élections générales (présidentielle, législatives) doivent être organisées dans le délai de la Transition, ajoutant que le nouveau président devrait être investi avant la fin du processus.
En retour, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a indiqué que cette démarche vise pour son département à maintenir la relation avec les partis politiques qui sont des partenaires de premier ordre. D’après le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, cette visite était d’autant plus nécessaire pour son ministère que l’objectif consistant à organiser des élections crédibles, justes et transparentes, ne peut se faire sans cette relation apaisée et de confiance avec les partis politiques.
Aussi, le ministre Maïga a trouvé légitimes les préoccupations soulevées par les responsables de l’EPM, assurant que la volonté du chef de l’État est d’organiser des élections crédibles, justes et transparentes aux échéances prévues. Une volonté matérialisée, selon lui, par le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga.
«Nous, en tant que ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, comptons dans les jours et semaines à venir échanger en profondeur avec les partis politiques pour trouver des solutions consensuelles et co-construites», a dit le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga. Cela, afin de lever toute équivoque et trouver des solutions pérennes aux préoccupations soulevées.
Le chef du département de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a, par ailleurs, annoncé la tenue d’un atelier sur la mise en place de l’organe unique chargé de la gestion des élections dans les jours à venir.
Bembablin DOUMBIA
Source: Essor