Que de critiques et de grondes autour de ce fameux report électoral au Nigeria par les membres de la commission électorale en charge des opérations. L’acheminement des matériels électoraux dans de nombreuses parties du pays n’ayant pas pu se faire à cause de conditions climatiques peu favorables et l’incendie de la commission dans trois antennes locales du pays, les membres de ladite commission ont décidé de monter sur le créneau le samedi 16 février pour se justifier.
En dépit de cette tentative de justification relative à ce report, la tension semble montée d’un cran cette semaine entre deux principaux partis qui s’accusent réciproquement. Côté société civile, celle-ci gronde les membres de ladite commission en s’interrogeant sur son avenir.
Ce report des élections générales du Nigeria a suscité des grondes au sein de la population nigériane qui accuse les membres chargés de la Commission électorale du pays (INEC) en plus de l’accusation mutuelle que se font les deux principaux partis du pays de vouloir ainsi saboter le scrutin du samedi. En effet, la Directrice du centre pour la démocratie et le développement, institut de recherche basé à Abuja, Idayat Hassan, disait que la commission n’en est pas à son premier renvoi. Elle continue en disant : « ça devient presque une triste habitude depuis 2011.Cette année-là, les élections avaient été interrompues en plein milieu de la journée lorsque les populations votaient. En 2015, elles ont à nouveau été interrompues, à cause de problèmes sécuritaires. Et cette fois encore, moins de 5H avant le début du scrutin. Mais là, nous avions reçu la garantie de l’INEC (commission électorale) que tout est en place. D’après ce qui a été dit, poursuivait-elle, ils connaissaient les problèmes 3 ou 4 jours avant le début du scrutin ». Et d’ajouter : « L’annoncer à 24 H avant aurait suffi pour repousser le jour du vote. Je crois qu’ils n’ont pas réalisé l’ampleur de la tâche ».
Pour l’avocat et militant des droits de l’homme, Femi Falana, « en l’état, cela pourrait même compliquer le problème. Quelle que soit la personne qui reprendrait la direction de l’INEC, il dirait avoir besoin de temps supplémentaire pour organiser de bonnes élections. Ce n’est pas une option, dit-il. Ces reports perpétuels indiquent plutôt qu’il faut des réformes électorales en profondeur. Elles ont d’ailleurs été recommandées par trois rapports gouvernementaux successifs, y compris par le gouvernement de Buhari ».
À noter qu’à la suite du report de ces élections générales, nombreux sont ceux de plus de 84 millions d’électeurs, 72 candidats à la présidentielle et plus de 4 000 autres candidats qui ont grondé cette commission électorale en appelant à la démission du président en exercice.
Mamadou Diarra
Source: Le Pays