Annoncée pour dimanche au Palais des Sports via un communiqué signé du Président de la Convention de la Majorité Présidentielle et Président du Rassemblement pour le Mali, Bokary Tréta, l’investiture officielle de candidature du chef de l’Etat sortant a été reportée sine die. Un problème de leadership entre le Président du RPM et le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga en est la cause.
En effet, quand il a accepté d’accéder à la demande de la CMP d’être son candidat à la présidentielle de juillet-août prochain, IBK a instruit à son ancien Ségal Bokary Tréta et à Soumeylou Boubeye Maiga, de commun accord, de trouver une date pour son investiture.
Mais, se sentant investi des pouvoirs de Président de la CMP dont le parti de Soumeylou Boubèye l’ASMA-CFP est membre, l’enfant de Diondiori n’a pas vu de mal à prendre seul la décision de fixer la date d’investiture d’IBK au dimanche 27 mai 2018, sans donc requérir l’avis du PM, qui s’est senti écarté et qui a décidé de s’en plaindre auprès du chef de l’Etat. C’est-à-dire, notifier sa désapprobation à IBK qui, comme l’on pouvait s’y attendre, a tranché en faveur de son Premier ministre plutôt que pour le Président de son parti qui a agi en solitaire. Aussi, la date d’investiture d’IBK attendra en même temps que vont bon train les spéculations sur son éventuel désistement.
Cette décision de report ne rassure guère dans les rangs de la majorité qui ne sait plus sur quel pied danser. Elle étale aussi au grand jour les problèmes de leadership entre les acteurs qui composent la CMP ; coalition électoraliste certes hétéroclite mais qui devrait pouvoir taire les querelles intestines à cette veille d’une échéance cruciale et dont le président de la République, candidat à sa propre succession n’est pas assuré de l’emporter tant ses adversaires sont nombreux.
Boniface Dembélé
Source: L’Enquêteur