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REPONSE A LA SORTIE DE TIEBLE DRAME SUR LES 7 MOIS D’IBK, la communication d’IBK occulte les vraies interpellations

La vérité, c’est comme du piment dans les yeux. Elle fait mal. Mais elle ne doit pas faire perdre la tête, surtout si l’on incarne le régime en place, chargé d’écouter les complaintes des populations et les points de vue de l’opposition qui ne sont pas forcément du registre du dithyrambe. Mais au pays d’IBK, les répondeurs automatiques, dont au premier plan ses communicateurs, usent et abusent des attaques ad hominem et dénigrements, comme seuls arguments dans un débat national aussi sérieux. Une fuite en avant qui révèle une véritable carence au sommet de l’Etat pour tenir des débats de fond.

 

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Djandjo pour Tiéblé Dramé devrait-on dire ! Lui qui a dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas : le Mali n’a jamais été aussi mal géré depuis la Révolution du 26 mars 1991. Comme l’enseigne bien l’adage, « je l’avais dit vaut mieux que je le savais ». Quel mal y a-t-il de voir un citoyen malien – en plus pas n’importe lequel- dire son opinion sur la façon particulièrement
perverse dont le pays est géré ?
Le Rpm et les dignitaires du régime IBK avaient l’occasion, suite à l’interpellation de Tiéblé Dramé, de taire leurs querelles intestines, pour se lancer dans une unité d’action salutaire pour le capitaine du bateau Mali –s’il y en a encore un- afin d’engager un débat de fond avec l’opposition, pousser tout le monde à s’exprimer et tirer les premiers enseignements de la
gestion du pays. Mais que nenni ! On opte pour des méthodes dignes de la Gestapo, à savoir diaboliser tous ceux qui s’opposent au régime, en les couvrant de pou et de boue.
Des mercenaires de la plume sont appelés à la rescousse pour casser de l’opposant, moyennant une petite enveloppe garnie de quelques billets de banque. En somme, les plus basses méthodes, inimaginables dans un pays démocratique en ce troisième millénaire, sont érigées en modes de gestion et d’action par une caste au pouvoir qui pense qu’au lieu de servir
le Mali, il faut se servir et tous les autres n’ont droit que de se taire et de se contenter des restes du festin, comme des os décharnés que l’on jetterait négligemment à des chiens pour les amadouer.
Le vrai débat posé par Tiéblé, ce n’est pas de toujours chercher des commanditaires derrière tel ou tel article de presse. Comme ce fut le cas avec l’affaire Michel Tomi où on a accusé à tort Soumaïla Cissé, Alpha Oumar Konaré, Tiéblé Dramé et qui sais-je encore ? La psychose du commanditaire devient même suspecte et pousse à réfléchir sur cette phobie monstrueuse. La réalité est connue : il n’y a nul commanditaire car la presse française a eu à publier d’autres articles dont la paternité n’a été attribuée à personne. Parce qu’ils ne gênaient pas IBK. En plus, dans l’affaire Tomi Michel, il s’agissait beaucoup plus d’une enquête en cours que
n’auraient pas initiée X ou Y.
Ce qui est demandé à IBK et son régime, c’est de répondre aux interpellations sérieuses et de se ressaisir car le pays en a besoin. Les populations souffrent dans leur quotidien. IBK avait promis, dès son installation, de faire du Mali une maison de verre. Avec l’attitude affichée par
son camp suite à la déclaration du leader du Parena, il a raté l’occasion de convaincre que lui est un homme qui fait ce qu’il dit. En effet, il ne saurait y avoir de sujet tabou et de faits du prince qui obligent à un silence complice, voire coupable de toute la classe politique.

Pour notre part, au niveau du journal, nous avons toujours fait notre devoir, bravant les insultes et menaces et supportant toutes les tentatives de musèlement. Nous avons précédé Tiéblé sur toutes les questions soulevées.
De toute façon, les Maliens attendent toujours un débat de fond, voire des explications convaincantes sur l’affaire Tomi Michel dont nous avons révélé que le titre foncier sur lequel se trouve le casino de Bamako est à son nom.
Le scandale de l’achat de l’avion présidentiel est encore au travers de la gorge des populations et dans les prochains jours on en saura davantage avec la bataille engagée autour de l’histoire des rétro-commissions, par les différents protagonistes de cette affaire nébuleuse. En effet, on apprend que, contrairement à ce que nous écrivions la semaine dernière, les Maghrébins ont
bel et bien versé ces retro commissions détournés par le chef de file des acheteurs du côté malien. Il voulait ensuite gruger ses camarades en leur faisant comprendre qu’ils étaient dribblés par les Arabes. Mais les langues se délient et le puzzle se reconstitue petit à petit, pendant que les Maliens ruminent leur colère.
Tiéblé a aussi parlé de la rénovation du palais présidentiel dont le montant est passé de deux à dix milliards FCFA. Peut-être qu’avec cette somme, IBK veut construire une nouvelle ville à Koulouba. Ce qui fâche encore, ce marché a été attribué, dans les conditions que tout le monde sait, à Lamine Ben Barka, qui se trouve être le mari de la soeur de Ami, l’épouse du chef de
l’Etat. Lamine Ben Barka, c’est le père du Ministre Moustapha Ben Barka. La seule bonne chose à retenir concernant ce dossier, c’est l’exemple de décence donné par le régime IBK. Les grands hommes se soucient d’éthique, les petits, d’étiquette.
En ce qui concerne le nord du Mali, le Mali ne peut vivre plus grande humiliation car malgré les fortes déclarations d’intention de son Président – qui ont valeur de serment- Kidal est toujours sous le contrôle du Mnla et nos forces de sécurité et de défense sont cantonnées comme si elles étaient sur un territoire étranger.
Un débat de fond appelé par Tiéblé et le Parena, c’est aussi sur les marchés de gré à gré comme celui du ministère de la Défense pour des équipements de l’armée. Plus de 108 milliards donnés à Sidi Mohamed Kagnassy sur un plateau d’argent, du haut de la colline de Koulouba où il est conseiller spécial du président de la République. Il n’y a qu’au Mali dirigé par IBK où pareilles choses peuvent se dérouler impunément et ceux qui les dénoncent sont voués aux gémonies.

Que dire aussi de « La famille d’abord » terme désormais en vogue dans les écoles, les “grins” et dans les marchés pour désigner un type de gestion des affaires publiques estampillé « style IBK ».
Arrêtons-nous en là pour ne pas remuer le couteau dans la plaie béante causée dans l’âme des Maliens qui se demandent de plus en plus à quel IBK se fier. Tellement ils sont déçus par l’homme et sa gestion fondée sur les dépenses faramineuses ponctionnées sur un budget qui lui fait pitié, comme lui-même le disait en Conseil des ministres.
De toute façon, Tiéblé n’est pas le premier à élever la voix pour dire au pouvoir : stop ! A travers les colonnes de ce journal, nous n’avons jamais cessé de dénoncer les dérives du pouvoir actuel depuis l’installation du Président IBK, mais il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. La sagesse populaire dit que chaque peuple n’a que les dirigeants qu’il mérite mais on ne peut continuer à pousser le temps avec les épaules.
N’empêche, il n’y a pas plus dangereux que la réaction d’un peuple comme celui du Mali, qui encaisse tout et rumine sa colère. Mais le jour où cette colère tonnera…
Adama Dramé

 
Sphinx

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