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Réouverture de certaines classes ce mardi: L’école publique est cependant toujours en péril.

Pour faire suite à la levée d’un mot d’ordre de grève, les enseignants ont repris les cours dans certaines écoles de Bamako. L’école, dans son ensemble, n’est pour autant pas totalement sortie de l’ornière. En effet, la réouverture de certaines classes n’est que la partie visible d’un iceberg qui va longtemps perturber la fluidité de l’enseignement public.

 

C’est sans enthousiasme, et avec une certaine amertume d’ailleurs, que plusieurs maîtres ont repris la craie ce mardi. Dans leur fond intérieur, ils sont tracassés par la retenue de 19 jours sur les salaires de nombreux collègues ayant observé l’appel à la grève. Cette mesure décidée par le ministre de l’Économie et des Finances qui est, de surcroît, Premier ministre et chef du gouvernement demeure une couleuvre difficile à avaler. Il s’y ajoute que les revendications spécifiques des enseignants n’ont pas toujours trouvé une solution définitive satisfaisante, ce qui constitue un goulot qui peut toujours donner matière à étranglement. Mais il y a surtout la situation générale de l’école malienne, qui n’est pas reluisante. Les établissements privés ont continué à fonctionner normalement tandis que ceux du public ont été les seuls à subir les conséquences fâcheuses des arrêts des cours. Les enfants, des deux côtés, vont pourtant bientôt subir les mêmes épreuves pour le compte des examens de fin d’année scolaire. Il y a, cela va sans dire, une différence de niveau qui fera des malheureux. En plus, plusieurs écoles à l’intérieur du pays ont dû fermer en 2019 pour raisons de sécurité. Cette année scolaire là a été incontestablement perturbée outre mesure. Ce sont, selon les constats officiels homologués du reste par les organismes internationaux, ce sont 333.900 élèves qui ont assisté, impuissants à la fermeture de leurs classes en raison de l’insécurité rampante. En termes d’écoles fermées, cette malheureuse situation a concerné 1.113 écoles, soit 12% des écoles des zones frappées par les conflits récurrents. Toutefois, observe-t-on, grâce aux efforts de l’UNICEF, 218 de ces écoles, seulement, avaient pu rouvrir sur la période d’octobre à décembre 2019. Le nord du pays a été particulièrement affecté par cette déveine. Les régions les plus touchées par les fermetures d’écoles sont, en effet, celles de Ménaka (41% d’écoles fermées), Kidal (33%), Mopti (30%), Tombouctou (21%) et Gao (18%). La situation la plus grave est observée dans 3 cercles de la région de Mopti : Youwarou (84% d’écoles fermées), Douentza (64%) et Ténenkou (61%). Or, dans les perspectives les plus immédiates, il n’est pas fait mention d’une réouverture programmée de ces établissements. Et on n’avoue pas non plus que c’est une année ratée, voire sacrifiée, pour les enfants de ces zones soumises aux violences. Une clarification s’impose.

Bogodana Isidore Théra

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