Alors que la rentrée scolaire 2022-2023 est initialement annoncée pour le 16 septembre, deux obstacles majeurs surgissent déjà et menacent cette rentrée officielle. Il s’agit de la suspension, voire le blocage, des négociations entre gouvernement et les enseignants, officiellement ouvertes lundi dernier ; et le mot d’ordre de boycott de la rentrée par synergie des enseignants de Kéniéba qui exige le départ du DAE préalable.
Les autorités nationales sont à pieds d’œuvre depuis quelques semaines afin de réunir les conditions pour une ouverte sans entraves des classes au titre de l’année scolaire 2022-2023.
Dans la foulée, le ministre de l’Éducation nationale a dénoncé que les élèves de l’enseignement préscolaire, fondamental, secondaire général, technique et profession vont reprendre le chemin de l’école le 16 septembre prochain.
Mais, cette volonté des autorités semble déjà rencontrer des résistances. En tout cas, deux obstacles majeurs semblent se dresser pour l’instant sur la voie.
Le premier obstacle qui se dresse est l’absence d’accord avec la synergie des syndicats des enseignants signataires du 15 octobre 2016 autour de leurs revendications, notamment le fameux article 39 qui fait trembler la République depuis plusieurs années.
Ouvert le 29 août dernier, ministre du Travail et de la Fonction publique et du dialogue social, le dialogue entre le gouvernement et les syndicats de l’éducation a été aussitôt suspendu à la demande de la partie syndicale pour des raisons d’ordre «technique», a-t-on appris.
Ainsi n’ayant toujours pas obtenu un accord avec les syndicats de l’éducation signataire du 15 octobre 2016, qui n’arrivent d’ailleurs à accorder ses violons autour de ses revendications, il serait difficile, selon certains observateurs, pour les deux parties de se mettre d’accord avant la date indiquée.
Cependant, le risque de cette rentrée subite est que la synergie peut aussi, de son côté, faire pression sur le gouvernement, en se basant sur l’annonce de cette date pour obtenir gain de cause, à savoir : l’application de l’article 39.En tout cas, cette rentrée reste dans le doute, si les deux camps ne trouvent pas un accord avant la date fixée.
Comme pour ne rien arranger à cette situation qui s’annonce corsée, on apprend au même moment que les syndicats de l’enseignement de Kéniéba, pour leur part, menacent de boycotter la rentrée prévue.
En tout cas, cette synergie, selon source syndicale, s’engage dans la belligérance tant que le DAE actuel n’est pas relevé de ses fonctions.
Seule condition, aux yeux des enseignants, pour ramener la quiétude dans l’espace scolaire dans cette localité.
Ces derniers reprochent au responsable local plusieurs griefs, notamment l’emprisonnement de leur camarade Balla SOGOBA, suite à une plainte du DAE lors des épreuves de la session du BAC 2022.
Dans cette atmosphère pesante qui prévaut entre les différents acteurs de l’éducation à Kéniéba, les enseignants rejettent toute possibilité de collaboration paisible avec ce DAE.
Les syndicats indiquent aussi avoir tenu une rencontre avec l’ensemble des 12 maires du cercle de Kéniéba, afin de les exposée leurs préoccupations, mais qui sont resté unanime à cette affaire.
Aussi, ils signalent l’adresse d’une première correspondance au ministère de l’Éducation nationale qui n’a pas réagi.
Afin de se faire entendre, les syndicats projettent le dépôt d’un préavis de grève avant la rentrée.
Au regard de toutes ces menaces, le ministre de l’Éducation programme un point de presse aujourd’hui, afin de donner des éclaircissements les préoccupations engendrées par l’annonce de la date indiquée.
PAR AMINA SISSOKO
Source : Info-Matin