Ce thème participe aussi du vaste chantier de la réconciliation et de la reconstruction nationale ouvert dans notre pays
La rentrée littéraire 2014 a officiellement débuté mardi, en fin d’après-midi, dans la salle polyvalente du Musée national. Elle était placée sous la présidence de Mme Togola Jacqueline Marie Nana, le ministre de l’Education nationale, et s’est déroulée en présence notamment de Moussa Mara, le ministre de l’Urbanisme et de la Politique de la ville, de Mahamane Baby, le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, porte-parole du gouvernement, de Mme Haïdara Aminata Sy, le secrétaire général du ministère de la Culture. De nombreux auteurs, éditeurs, libraires et critiques littéraires étaient présents à la cérémonie qui a débuté par l’observation de minute de silence à la mémoire de deux de nos grands écrivains décédés en 2013. Il s’agit de Youssouf Tata Cissé et Moussa Konaté.
Des lectures de poèmes de notre compatriote Abdoulaye Ascofaré, du Togolais Eugène Ebodé et du Haïtien Jean Léonidas et un solo du violoniste traditionnel, Zoumana Tréta, ont agrémente la soirée.
Le thème retenu pour cette édition de la rentrée, « Diversité et vivre ensemble », est plus que d’actualité au Mali, notera le ministre de l’Education nationale, puisqu’il s’inscrit dans le vaste chantier de la réconciliation et de la reconstruction nationale que le gouvernement a lancé. « On peut donc considérer que ce forum est une réponse à cette exigence de développement qui impose que les capacités du monde littéraire soient exploitées au mieux pour promouvoir et soutenir la paix et la stabilité politique, le développement économique et la cohésion sociale », a souligné Mme Togola Jacqueline Marie Nana.
La rentrée littéraire témoigne de la vitalité et de l’engagement politique des écrivains. Elle nous permet de découvrir la richesse et la diversité de la littérature au Mali et en Afrique et offre aux citoyens de tous les âges et de tous les horizons, la possibilité de s’informer et de s’instruire. Elle permet aussi aux différents acteurs du livre de s’affirmer sur la scène littéraire nationale, régionale, et internationale et renforce l’intérêt du public en général, des scolaires en particulier, pour les livres.
Malgré la volonté politique affichée et les efforts importants consentis par l’Etat, la filière du livre et de l’édition est encore faible et peu structurée dans notre pays, constate Mme Togola Jacqueline Marie Nana. « Le défi que nous devons relever aujourd’hui, précise-t-elle, est la création d’une véritable industrie du livre et une professionnalisation de cette filière ».
La rentrée littéraire de Bamako peut accélérer ce processus si elle parvient à donner plus de responsabilité aux hommes et aux femmes de lettres et plus de visibilité à leur rôle en tant qu’acteurs et moteurs du développement. Prenant acte des objectifs fixés par les organisateurs de la manifestation – faire de Bamako un des grands rendez-vous de la création et de la diffusion de la littérature africaine -, le ministre de l’Education nationale s’engage à les aider à créer les conditions d’une plus grande participation à cette activité, à soutenir et renforcer la politique du livre qui permettra au plus grand nombre de nos concitoyens une bonne appropriation de cet outil exceptionnel qu’est le livre.
La rentrée littéraire est l’occasion de décerner des prix. Dont celui dédié à « Yambo Ouologuem », ce célèbre écrivain malien qui a été le premier romancier africain à décrocher le prix Renaudot en 1968. Il a ainsi ouvert la voie du mérite à des émules aussi audacieux que talentueux, a rappelé Mme Haïdara Aminata Sy. Il y a aussi le prix « Massa Makan Diabaté », cette autre figure de notre littérature, qui a rehaussé les lettres africaines par l’éclat d’un parcours aussi prestigieux qu’exemplaire. D’autres récompenses sont également prévues.
Quant à l’organisateur d’un événement qui gagne en envergure, Ibrahim Aya, il a tenu à remercier la soixantaine d’écrivains qui participent à cette édition de la rentrée littéraire. Une semaine durant, des débats, des formations sur le livre numérique, des rencontres dans les lycées, facultés, espaces culturels de Bamako, sont programmés.
Y. DOUMBIA