La rentrée des classes approche à grand pas. Une période où l’anxiété gagne en intensité chez la majeure partie des parents d’élèves. Entre achats des fournitures, frais d’inscription ou de réinscription, suivi et accompagnement des enfants etc. ; les charges s’alourdissent et les dépenses se multiplient. Une situation pas du tout facile pour les papas et mamans.
Plus que trois semaines avant la rentrée des classes. Après le feuilleton de relatif cafouillage qu’avait créé l’annonce de la date du 16 septembre, la ministre de l’Education nationale, soucieuse d’éteindre au plus vite le feu naissant de la polémique, ne s’est pas fait prier pour ajuster le calendrier d’ouverture et le rendre compatible avec l’humeur plutôt chatouilleuse des parents d’élèves en ces temps de vie chère.
Mme Sidibé Dédeou Ousmane et son staff, lors d’une seconde sortie « de précision » sur la reprise des cours, ont donc dissipé le malentendu en fixant au 3 octobre le redémarrage effectif des cours.
Un ouf de soulagement pour des millions de papas et de mamans qui ont commencé à inscrire, dans leur cahier des dépenses de ce mois de septembre, les frais de fournitures scolaires et les frais de scolarité. Si, chez les chefs de famille, on s’inquiète du fait que la hausse généralisée des prix touchera inévitablement cahiers, sacs, livres et trousseaux d’élèves ; du côté des mères, l’angoisse est double. Car la reprise des classes rime avec surcroît d’occupations et de tâches ménagères.
Moussa Doumbia, un chef de famille que nous avons approché à Faladiè, nous confie un avant-goût des dépenses qui l’attendent dans quelques jours. « J’ai trois enfants. Je me dois de leur acheter des sacs et des fournitures scolaires. Ce qui n’est pas une chose aisée, vu qu’il y a aussi des vacanciers chez moi. Vacanciers pour qui je dois également effectuer les mêmes achats », prévoit-il. Le père de famille s’est également exprimé sur le paiement des frais de scolarité qui, pour lui, restent un devoir pour chaque parent. Même si, admet-il, les charges liées à la scolarité font de plus en plus grincer des dents. « Tous mes enfants sont dans des structures privées, ce qui crée une énorme charge. Pourtant, je m’y fais car la réussite des enfants demande un grand investissement. Et, par la grâce de Dieu, je remplirai ce devoir durant toute mon existence », ajoute-t-il.
Nous nous sommes de même intéressés au cas des mamans. Ce faisant, nous avons recueilli les propos de Fatoumetou Zouboye, mère de famille. À la croire, la rentrée scolaire nécessite une préparation physique et mentale. « Je suis plus qu’inquiète par rapport à l’approche de la rentrée. Et je m’y prépare depuis quelques temps, pour mon propre bien-être. Car ça demande plus d’investissement physique », dit-elle. Et la jeune mère de famille de poursuivre en expliquant qu’étant au sein d’une grande famille, elle demeure la seule à accompagner les enfants dans leur apprentissage. « Je me réveille très tôt pour préparer mes enfants pour l’école et aller au bureau. Dès que je reviens à la maison, il n’y a pas de repos. Je prépare le dîner, ensuite, j’aide tous les enfants de la famille à réviser leurs leçons. Chose qui n’est pas facile puisque que les enfants ne sont pas au même niveau d’études », explique-t-elle.
Allier tâches ménagères et suivi des enfants pendant l’année scolaire, un dur labeur qui devient aussi le quotidien de Mme Diassana dès que les écoliers reprennent le chemin des classes. « Quand je pense à la rentrée, j’ai la boule au ventre. Ça demande beaucoup d’efforts et implique plus de mouvements » déclare la jeune dame. « C’est mon mari qui dépose les enfants à l’école, ce qui m’aide un peu. Je les récupère chaque jour, comme durant les vacances, puisque la plus âgée effectue des cours de vacances dans leur établissement. Je m’adresse à tous les parents maliens, apprêtons-nous, ça va recommencer », exhorte notre interlocutrice.
Et les vendeurs de fournitures scolaires, dans tout ça ? Les semaines précédant le retour des écoliers sur les bancs, sont les périodes où ils se frottent le plus les mains. Qu’il s’agisse des vendeurs installés au Dibidani, qu’il s’agisse de ceux qui gèrent les rayons des grands centres commerciaux, qu’il s’agisse des vendeurs disposant de kiosques dans les marchés de quartiers ou des commerçants ambulants etc. ; tous ceux qui alimentent le commerce des fournitures scolaires disent être optimistes sur leurs prévisions de vente. Certes, disent-ils, l’affluence de la clientèle est faible pour le moment dans les différents points de vente de la ville. Mais, concluent-ils sur le ton de la certitude, les parents viendront en masse quand on sera à deux semaines de l’échéance du 3 octobre.
Fatoumata Boba Doumbia et Siguéta Salimata Dembélé
Source: Les Échos- Mali