«Lutter contre la corruption en matière de bonne gouvernance». C’était le thème de la rentrée annuelle 2O21 du Réseau de l’entreprise en Afrique de l’Ouest (REAO-Mali). Tenue vendredi dernier dans un hôtel de la place, cet espace de réflexion, d’échanges, de débats, de propositions sur les enjeux économiques et de gouvernance était présidé par le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga. La soirée a enregistré la participation de personnalités, dont la présidente du REAO-Mali, Dr Awa Diarra.
Introduisant les débats, la présidente du Reao a placé l’événement dans son contexte.
«En dépit de la Covid-19, qui a fortement perturbé tous les agendas, nous avons tenu à organiser la Rentrée annuelle, qui est une occasion de poser un sujet sur la table, d’en discuter, d’analyser les contours, les menaces, les opportunités y afférant et proposer des solutions», a expliqué la patronne de l’organisation créée par un groupe d’entrepreneurs motivés et soucieux d’améliorer l’environnement des affaires en Afrique de l’Ouest et au Mali.
Pour elle, le choix de ce thème se justifie par le fait qu’il répond à une profonde aspiration des Maliens en général et des pouvoirs publics en particulier afin de lever des entraves à notre développement. «La corruption est une gangrène, qui étouffe et par la suite tue les opérateurs économiques que nous sommes, car elle ne favorise nullement une compétition saine, ne garantit pas la neutralité de l’État, alourdit la fiscalité des entreprises formelles au détriment de l’informel», a souligné la patronne du REAO-Mali.
Dr Awa Diarra a rappelé l’attachement du monde des affaires à la neutralité de l’État concernant la compétition entre les entreprises, l’équité dans l’application de la fiscalité, la transparence dans les procédures de la commande publique et l’assainissement du cadre des affaires en limitant la domination de l’informel. Visiblement édifié sur les préoccupations des hommes d’affaires en lien avec la thématique du jour, le chef du gouvernement a confirmé que la problématique de la corruption est, aujourd’hui, un sujet d’actualité qui est au centre des débats, de la réflexion, de tout ce qui se dit au Mali.
«J’ai apprécié les différentes idées qui ont été données. C’est un débat qu’on ne peut pas vider même en plusieurs jours. Mais, il permet au moins de sensibiliser les uns et les autres», a expliqué le Premier ministre.
Dr Choguel Kokalla Maïga a rappelé que la lutte contre la corruption fait partie des causes immédiates qui ont conduit au changement de régime. C’est pourquoi, a-t-il ajouté, elle est l’un des thèmes clés qui vont être débattus lors des Assises nationales de la Refondation (ANR). Il s’agit là, selon lui, de ce grand dialogue où les Maliennes et Maliens vont donner leurs avis, leurs idées et dire également ce qu’ils en pensent.
Car «aussi longtemps que l’injustice, l’impunité et la corruption vont exister, vous aurez beau avoir la plus grande armée du monde, le pays ne sera jamais stable. Donc il faut se battre pour sécuriser le pays militairement, il faut aussi travailler pour que la corruption, l’impunité soient combattues sinon bannies dans notre pays», a insisté Dr Choguel Kokalla Maïga. Il a félicité les responsables du REAO pour avoir eu la présence d’idée de choisir un sujet aussi pertinent que d’actualité.
Le Réseau de l’entreprise en Afrique de l’Ouest (REAO-Mali) est une association professionnelle apolitique à but non lucratif. Elle œuvre pour l’essor d’un secteur privé fort et dynamique qui serait en mesure de contribuer au développement économique du pays.
Makan SISSOKO
Source : L’ESSOR