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Renouvellement et renforcement du mandat de la Minusma: le Mali a été entendu

Des forces internationales désormais renforcées, réconfortées dans leur position face aux menaces asymétriques et avec un mandat plus proactif aux côtés de nos forces armées et de sécurité et nos autorités en vue de stabiliser notre pays et mettre en œuvre l’Accord pour la paix et la réconciliation. Voilà la fructueuse moisson récoltée par le gouvernement devant le Conseil de sécurité des Nations unies.

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Par delà le satisfecit et les vœux exaucés, c’est une honorable victoire diplomatique engrangée par le Premier ministre Modibo Keïta qui, on se rappelle, était lui-même monté à New York voilà une semaine pour plaider en faveur d’une Minusma plus forte, plus réactive, et plus engagée aux côtés de notre pays. Au vu des résultats, son plaidoyer semble avoir été entendu cinq sur cinq.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté ce mercredi la résolution 2295 qui autorise le renouvellement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) jusqu’au 30 juin 2017. Outre le renouvellement, la nouvelle résolution renforce également le mandat de la Mission onusienne dans notre pays.

Ce que le Mali a obtenu
Le Conseil de sécurité des Nations unies décide d’augmenter l’effectif de la MINUSMA de 11.240 à 13.289 soldats, soit une hausse de 18 %, et celui des policiers, de 1.440 à 1.920 personnes.
Répondant aux vœux formulés par le Premier Modibo le 16 juin dernier de voir les acteurs, qui constituent une menace à la mise en œuvre de l’Accord et qui ne se démarquent pas des groupes terroristes sanctionner, le Conseil de sécurité s’est dit disposé à envisager des sanctions ciblées contre ceux qui s’emploient à empêcher ou à compromettre la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation de 2015, ceux qui reprennent les hostilités et violent le cessez-le-feu, ceux qui lancent des attaques contre la MINUSMA et d’autres présences internationales ou entreprennent de les menacer, et ceux qui apportent leur soutien à de telles attaques et entreprises.
Sur la requête formulée par le Premier ministre Modibo Keïta quant au démantèlement, dans les meilleurs délais, des bases et checkpoints de tous les mouvements signataires de l’Accord comme gage de bonne volonté et d’adhésion effective aux prescriptions de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation, le Conseil de sécurité des Nations unies a en outre exigé de tous les groupes armés présents au Mali, qu’ils déposent les armes. Il a aussi exigé qu’ils mettent fin aux hostilités, renoncent à la violence, rompent tous liens avec des organisations terroristes, prennent des mesures concrètes pour resserrer leur coopération et leur coordination avec le Gouvernement malien afin d’éliminer la menace terroriste et reconnaissent sans condition l’unité et l’intégrité territoriale de l’État malien, dans le cadre de l’Accord.

De la priorité stratégique de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation par la résolution 2295
Le Conseil de sécurité de l’ONU est sur la question en parfaite phase avec notre pays. Lors de l’examen de la situation de notre pays devant le Conseil, le jeudi 16 juin dernier, le Chef du gouvernement avait été on ne peut plus clair :
« Certes, il existait des divergences d’interprétations et d’approches sur la meilleure façon de faire avancer le processus… (Mais) il ne doit subsister aucun doute sur la volonté du Gouvernement du Mali de faire aboutir ce processus.
(Pour le Mali) la mise en œuvre de l’Accord doit être globale et intégrale. C’est pourquoi il est impérieux d’avancer sur les autres questions importantes et urgentes comme le DDR et le cantonnement…
On comprend dès lors, pourquoi la résolution sur la question de la mise en œuvre de l’Accord s’est fixé des objectifs aussi clairs que possibles d’appuyer dans ce cadre “le Gouvernement malien, les groupes armés des coalitions Plateforme et Coordination, ainsi que d’autres parties prenantes maliennes, de l’Accord pour la paix et la réconciliation, en particulier celles touchant au rétablissement et à l’extension progressive de l’autorité de l’État”.
Ce faisant, le Conseil a exhorté l’ensemble des acteurs à maintenir un dialogue constructif, avec la volonté politique ferme et sincère d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali afin que les populations du pays puissent bénéficier concrètement des avantages de la paix, et s’engager d’urgence en faveur d’un calendrier concret pour sa mise en œuvre.

Bilan meurtrier interpellateur
Pour le renforcement du mandant de la Minusma, le Premier ministre devant le Conseil de sécurité avait estimé que si le Mali accueille favorablement les recommandations du Secrétaire général tendant à renforcer les capacités opérationnelles de la MINUSMA, le bilan particulièrement meurtrier de la mission onusienne déployée, dans notre pays, devrait interpeller et nous inviter à réfléchir sur la nécessité de prendre en compte l’environnement et le contexte de déploiement des opérations de maintien de la paix pour permettre aux Casques bleus de s’acquitter au mieux de leur mission qui consiste à sauver des vies, à restaurer et à stabiliser la paix.
Aussi, Modibo Keita avait-il souhaité que le prochain mandat de la MINUSMA soit axé sur un appui aux autorités maliennes afin de stabiliser les principales agglomérations, notamment dans les régions du nord pour écarter les menaces et prendre activement des dispositions pour empêcher le retour d’éléments armés dans ces zones…
Parce que nos forces armées et de sécurité méritent l’appui et le soutien de la Communauté internationale. Outre qu’elles sont le socle d’un retour pour la restauration et le rétablissement de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national, les Forces armées de notre pays sont en première ligne dans la lutte contre le terrorisme, sont et demeurent le premier rempart légitime de protection des populations maliennes et des frontières nationales.
Aux bénéfices de ses constats incontestés, le Premier ministre Modibo Keita avait exprimé au Conseil de sécurité les attentes de notre peuple quant au renforcement des capacités opérationnelles de la Minusma dans le cadre de son prochain mandat. Pour le Mali et son Premier ministre, ce renforcement devrait passer par :
– une posture plus robuste et plus active ;
– une redéfinition des règles d’engagement ;
– un soutien aux Forces armées du Mali accompagné d’une coordination opérationnelle ;
– un soutien aux initiatives régionales de lutte contre le terrorisme, notamment celles du G5 Sahel, de la CEDEAO et de l’Union africaine.

La MINUSMA face à ses responsabilités
Faisant suite au plaidoyer de ce vieux routier des arcanes onusiens, les 15 membres du Conseil ont décidé à l’unanimité d’autoriser la Minusma de :
-utiliser “tous les moyens nécessaires pour accomplir son mandat, dans les limites de ses capacités et dans ses zones de déploiement” ;
– adopter une posture plus proactive et robuste afin de mener à bien son mandat;
En vertu de la résolution 2295 adoptée ce mercredi, pour “défendre activement son mandat”, la MINUSMA peut désormais dans “le cadre de la mise en œuvre de ses priorités et de la défense active de son mandat, anticiper et écarter les menaces et prendre des mesures actives et robustes pour contrer les attaques asymétriques dirigées contre des civils, afin de garantir des interventions rapides et efficaces lorsqu’il existe des menaces de violence contre des civils et empêcher le retour d’éléments armés dans ces zones, en ne menant d’opérations directes qu’en cas de menaces graves et crédibles”.
Il faut ajouter à ce dispositif de renforcement, celui des capacités en matière de renseignement qui autorise désormais la Minusma à prendre des mesures énergiques et efficaces pour améliorer la planification et le fonctionnement des installations et de ses dispositifs de sûreté et de sécurité.
Le terrorisme étant une menace globale qui concerne tous les pays. Pour le vaincre et l’éradiquer, il faut nécessairement coordonner nos efforts et les moyens.
Suivant le plaidoyer du Premier ministre, la résolution 2295 demande à la Minusma de renforcer sa coopération avec les pays de la région, notamment ceux du G5 en matière de fourniture de données de renseignement utiles et d’officiers de liaison afin de permettre à la MINUSMA de mieux apprécier les conditions de sécurité dans la région et de faciliter l’exécution de son mandat.
Comme on le voit, à travers le vote de cette résolution, à l’unanimité des membres du Conseil de sécurité des Nations unies, on peut dire que la voix du Mali a été entendue cette fois-ci à l’ONU. En effet, par cette résolution, le Conseil donne à la Minusma les moyens de remplir son mandat dans l’environnement exceptionnel que nous connaissons.
La Minusma est renforcée, à travers son mandat non seulement au niveau des effectifs, mais aussi en termes de moyens et d’autorisation pour accomplir sa mission.
Il s’agit comme le notent plusieurs observateurs, d’un des mandats les plus robustes dans un environnement terroriste, qui autorise désormais la MINUSMA à employer tous les moyens nécessaires pour prévenir et contrer les menaces terroristes qui pèsent sur les civils ou sur les Casques bleus eux-mêmes.

Par Sidi DAO

 

Source: info-matin

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