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Renforcement du système semencier: le Mali à la traine de la CEDEAO

Des acteurs pour le développement de l’Afrique ont discuté le vendredi 23 juillet des résultats de l’étude 2020 menée par l’Indice d’accès aux semences en Afrique TASAI au Mali. En dépit des efforts consentis, ces résultats constatent que le Mali est à la traine dans le renforcement de son système semencier. Conséquence, la situation impacte l’ambition des autorités de faire davantage de ce secteur, le moteur de l’économie nationale.

 

L’atelier d’échange autour de ces résultats a été initié par TASAI en collaboration avec la Direction nationale de l’Agriculture sous la présidence du ministre du Développement rural, Modibo KEITA.
L’objectif de la rencontre, selon ses organisateurs, était double : discuter des résultats de l’étude 2020 menée par TASAI au Mali ; et de présenter l’étude TASAI Mali pour 2021.
Elle a été marquée par la participation de nombreux responsables, décideurs de l’Agriculture et des responsables de TASAI dont celle de son président, à travers une vidéo-conférence.
S’exprimant lors de la cérémonie d’ouverture de cet atelier, le ministre Modibo KEITA, a rappelé que l’Indice d’accès aux semences en Afrique, TASAI, était un projet de recherche sur le secteur semencier dont l’ambition est d’amener les gouvernements africains et les autres acteurs du secteur semencier à créer et à maintenir des environnements propices au développement accéléré d’un système semencier dynamique dirigé par le secteur privé.
A ce jour, l’initiative évolue dans près d’une vingtaine de pays africains auxquels elle apporte son expertise en termes de recherche et développement, de compétitivité du secteur semencier, de politiques et réglementations, de soutien institutionnel et services aux petits exploitants agricoles.
Au Mali, le ministre KEITA vante les efforts de TASAI pour l’essor de l’agriculture qui est l’un des piliers majeurs de l’économie nationale.
En effet, précise-t-il, environ 57% de la population active tire ses revenues de l’agriculture.
De même, a-t-il ajouté, elle contribue à plus de 42% du PIB.
En dépit de ce statut, la vision des autorités maliennes est de faire de l’agriculture, un véritable secteur d’investissement, à travers la vision du Plan National d’Investissement dans le Secteur Agricole (PNISA), a indiqué le ministre du Développement rural.
La finalité de ce plan est de faire de l’agriculture le moteur l’économie nationale.
Mais, prévient-il, le Mali doit renforcer son système semencier.
« Il nous est impossible d’atteindre cette vision de l’agriculture sans avoir un secteur semencier dynamique et efficace. Les données de toute l’Afrique montrent clairement que les pays dotés de systèmes semenciers robustes produisent également des rendements agricoles performants », a-t-il indiqué.
En guise d’exemple, il a fait une comparaison entre le système semencier d’Egypte et celui du Mali.
Pour lui, grâce à son système semencier très solide, le rendement de certaines cultures en Egypte est 3 fois plus important que celui du Mali.
« Les performances actuelles du système semencier malien sont faibles, et la marge de progrès reste importante. TASAI le met clairement en évidence », a déploré le ministre KEITA.
Quant à la production de semences, il a aussi affirmé que le résultat atteint par le Mali n’est pas reluisant dans l’espace de la CEDEAO.
« Les producteurs semenciers au Burkina Faso ont produit 6 865 tonnes de semences de maïs en 2019, cinq fois plus qu’au Mali. Les producteurs semenciers au Ghana ont produit 10 831 tonnes de semences de maïs en 2019, huit fois plus qu’au Mali. Les pays dotés de systèmes semenciers robustes ont également de forts taux d’utilisation d’intrants améliorés par les petits exploitants agricoles », a-t-il relevé.
Plus en détails, il a expliqué qu’au Mali l’utilisation de semences certifiées variait en fonction des cultures, d’environ 1% pour les semences d’arachide à environ 15% pour les semences de maïs.
En revanche, au Kenya, en Zambie et au Zimbabwe, plus de 70% des agriculteurs utilisent des semences de maïs certifiées.
« Ces pays n’ont pas atteint ces taux élevés par accident. Ils sont le résultat d’efforts délibérés et soutenus visant à garantir un environnement propice à un secteur semencier florissant », a déclaré le ministre du Développement rural.
Déjà, il soutient que des conditions pour l’atteinte de ces objectifs par le pays étaient créées en rappelant les efforts fournis par les autorités. Il s’agit, a-t-il cité, de l’adoption de six réglementations relatives aux semences pour mettre en œuvre la loi malienne sur les semences, l’établissement d’un deuxième laboratoire semencier à Ségou.

Par Sikou BAH

Source : Info-Matin

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