Le Barreau du Mali, qui compte actuellement 318 avocats inscrits au tableau de l’Ordre, vit une époque charnière de son évolution. De 1971 à la date d’aujourd’hui, la profession d’avocat au Mali a connu plusieurs évolutions législatives et institutionnelles, dans un contexte général et évolutif de la communautarisation et d’internationalisation.
Selon son Directeur, Me Jean H. Lavoie, depuis plus de 5 années, Mali Justice Project est train de promouvoir la justice formelle et informelle au Mali, en accompagnant les structures dédiées à cette fin. Et en améliorant le cadre et les processus d’accès à la justice à travers le para-juridisme et l’assistance juridique et judiciaire. Il a, à cet effet, rappelé qu’une cartographie effectuée par le MJP, au début de son mandat, démontrait clairement que plus de 67 % de la population malienne privilégie la justice informelle pour solutionner les conflits auxquels elle fait face.
Pour cause, la confiance dans l’appareil judiciaire est sérieusement entachée par certaines réalités que l’on ne peut malheureusement nier, en termes de coûts, de corruption, d’ingérences, d’influences et de lourdeurs des procédures. » Etant moi-même membre du Barreau du Québec, depuis 1983, et ancien Directeur de Cabinet du Ministre de la Justice au Canada, je perçois le rôle capital que doit jouer le Barreau dans le conseil juridique, l’accompagnement des communautés, la formation, l’éducation civique et le plaidoyer auprès des autorités politiques et sociales afin de faire émerger une justice pour tous et toutes », a-t-il indiqué.
Pour le représentant de la MINUSMA, Abou Abass, l’appui de la MINUSMA, en vertu de son mandat, vise à aider les parties à l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Aussi, dit-il, la lutte contre l’impunité est également une grande priorité pour l’ONU. Car, sans état de droit, il est très difficile de lutter efficacement contre l’impunité.
Le Bâtonnier Moustaph Cissé a, quant à lui, salué l’organisation de ces assises. Ainsi, l’occasion s’offre aux professionnels de « réfléchir et de dégager des voies et moyens pour que le Barreau puisse jouer pleinement son rôle dans la démocratie malienne. D’autant qu’au-delà des prétoires, les avocats restent de bons citoyens, soucieux du développement de leur pays ».
Oumar BARRY
Source: l’Indépendant