Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général de brigade Salif Traoré a présidé, hier à l’hôtel Salam Azalaï, l’ouverture du séminaire des directeurs généraux de la Protection civile de l’Afrique de l’Ouest (PCAO).
Ce séminaire est piloté par l’ambassade de France au Mali et la Direction de la coopération de la sécurité, de la défense du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, avec le soutien du ministère de la Sécurité et de la Protection civile. Il s’inscrit dans le Programme PCAO d’appui aux services de protection civile relatif à la prise en compte des victimes d’attentats terroristes en Afrique de l’Ouest.
Le programme PCAO implique neuf pays (Bénin, Burkina-Faso, Côte-d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo) et prolonge un premier programme de renforcement de la protection civile en Afrique de l’Ouest qui s’est achevé en 2016.
Ce programme se décline sur une période de trois ans, avec un budget estimé à 1,2 million d’euros. Le contenu du programme PCAO doit permettre l’acquisition de savoir-faire et d’outils spécifiques pour des situations extrêmes sur toute la chaîne d’exécution, allant des postes de commandement nationaux de coordination aux intervenants sur le terrain. Ainsi, le programme PCAO doit donner aux États la capacité d’agir de manière efficace et coordonnée en réaction à un attentat terroriste. Il doit également contribuer au renforcement de la capacité opérationnelle, du commandement et de la gestion de crise, des services de protection civile des pays bénéficiaires lorsqu’ils sont confrontés à un événement induisant un afflux massif de victimes ( attentat ou catastrophe majeure naturelle, technologique ou sanitaire).
Dans son intervention, l’ambassadrice de France au Mali, Mme Evelyne Decorps, a souligné que son pays a une implication forte en matière de sécurité au Mali et dans les pays de la sous-région. «La sécurité pour nous n’est pas uniquement la sécurité en matière de défense, la sécurité militaire ou la sécurité de défense civile, mais également la sécurité en matière d’aide aux populations civiles. La protection civile est avant tout une action d’appui et de protection des populations», a affirmé Mme Decorps.
Dans son discours d’ouverture, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général de brigade Salif Traoré, a rappelé que le Mali, à l’instar d’autres pays de la sous-région, a connu plusieurs attentats terroristes meurtriers dont le dernier en date est l’attaque du campement «Kangaba» le 18 juin dernier par des individus armés. «Les enseignements tirés de la gestion de ces évènements malheureux nous recommandent de renforcer la coordination entre les différentes forces, mais surtout la formation continue des différents intervenants, à savoir les forces menantes (police, gendarmerie, forces spéciales) et les forces concourantes (services de secours) dont dépend la vie des personnes blessées», a indiqué Salif Traoré.
Toujours, selon le ministre Traoré, ce programme, aux objectifs plus ambitieux répondant à l’évolution de la situation sécuritaire, permettra, sans nul doute, de renforcer la résilience des pays de la bande sahélo sahélienne dans la lutte contre le terrorisme. «Cela, à travers le renforcement de la capacité opérationnelle des services de protection civile des pays concernés, lorsqu’ils seront confrontés à des situations d’afflux massif de victimes comme lors de la survenue d’un attentat ou d’une catastrophe majeure. Les résultats déjà enregistrés au cours de la première année de mise en œuvre du programme PCAO nous permettent de fonder beaucoup d’espoir sur l’issue dudit programme», a conclu le ministre de la Sécurité et de la Protection civile.
On a noté, à la cérémonie d’ouverture, la présence du représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU et chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif, de l’ambassadeur de l’Union européenne au Mali, Alain Holleville, et de nombreuses autres personnalités.
Massa SIDIBÉ
Source: Essor