Après la situation dramatique de Kidal, le président de la République, en vue de décrisper l’atmosphère politique, a rencontré la semaine passée au palais de Koulouba, les représentants de la classe politiques de la majorité et de l’opposition. L’objectif visé par IBK était de partager avec ses interlocuteurs les questions d’intérêt national, en particulier la situation de Kidal et le cas de l’ancien ministre de la Défense Soumeylou Boubeye Maïga. En franchissant ce pas, Ibrahim Boubacar Kéita entend-il instaurer dorénavant un cadre de concertation avec la classe politique sur tous les dossiers brûlants de la nation ? S’achemine-t-on vers la formation d’un gouvernement d’ouverture ? Aucune hypothèse n’est à écarter, car cela est conforme à la constitution qui prône que tous les fils du pays soient impliqués à la recherche de solution aux problèmes nationaux. De nombreux enseignements restent à tirer des dix ans de gestion consensuelle du pouvoir que le Mali a connu sous ATT.
Cela est désormais chose faite et le président de la République envisage d’avoir d’autres concertations avec les différentes sensibilités politiques du pays. Dans cette dynamique salutaire, Ibrahim Boubacar Kéita se veut le président de tous les Maliens afin de trouver des solutions partagées par tous, aux questions brûlantes de l’heure. IBK donne la preuve que seul le Mali compte pour lui, un Mali uni, fort et confiant en l’avenir.
Au sein de l’opinion publique nationale, cette démarche présidentielle est hautement saluée et très appréciée. Serait-ce le début d’un processus qui aboutira à la constitution d’un gouvernement de large ouverture ?
Pour le moment, on ne saurait le dire au sortir de dix années de gestion consensuelle du pouvoir. Mais par contre, ce qui ne fait l’ombre d’aucun doute, c’est la détermination du président de la République à accomplir ses missions à hauteur d’attente des Maliens dont la majorité écrasante l’a plébiscité. Ce qu’il ne faudra pas perdre de vue, c’est le combat commun de tous les Maliens qui est nécessaire aujourd’hui. Le chef de l’Etat, en prenant cette décision de rencontrer toute la classe politique, n’a nullement l’intention de les inviter autour d’une partie de thé ou de gâteau à partager.
Sa démarche est de bonne guerre dans la mesure où tous doivent mettre le Mali par-dessus tout, car c’est sa souveraineté qui est menacée par les intégristes et narcotrafiquants qui ont causé déjà trop de tort aux Maliens avec des cas de viols, d’ amputation, de destructions des édifices publics, surtout d’assassinats crapuleux qui ne doivent en aucun cas rester impunis.
Par ailleurs, ce rapprochement entre le président de la République et l’opposition ne doit nullement le détourner des engagements qu’il a pris de lutter implacablement contre la corruption et la délinquance financière, l’enrichissement illicite, l’effectivité des réformes clés annoncées par lui et son chef de gouvernement, en vue de créer les meilleures conditions de vie et de travail des populations pour faire du Mali un pays émergent et redonner au Malien son honneur et sa dignité. A présent, la balle est dans le camp de la classe politique pour faire bouger les choses.
Youma
SOURCE: Le Pouce