Dans la ville des 333 saints (Tombouctou), la rencontre, tenue par les communautés des kel-Ansar pour discuter de la paix et du développement de la région, s’est achevée le dimanche, 28 novembre 2021.Sur l’activité proprement dite, la coordination Kel-Ansar et alliés (un des plus grands mouvements rassembleurs des populations) crachent leurs vérités.
A Tombouctou, ces échanges entre les membres des communautés Kel-Ansar avaient pour objet d’offrir l’opportunité aux participants pour la résolution des désaccords se trouvant entre eux. Cela, pour permettre aux uns et aux de repartir sur des bases saines. Ainsi, dans un document qui nous est parvenu, la coordination Kel-Ansar et ses alliés disent saluer l’esprit de cette rencontre qui vient de s’achever. Ils estiment que cette rencontre traduit la « volonté ferme de plusieurs » membres des communautés à faire évoluer les kel-Ansar dans la région de Tombouctou. En réunion avec les autres, la coordination rapporte avoir rappelé que son appartenance à la communauté Kel-Ansar ne souffre d’aucune ambiguïté, en ce sens qu’elle incarne ses valeurs et ses idéaux, indique le document. « Si la vie d’une communauté a bien un sens, c’est de permettre et garantir la liberté d’expression et le respect de toutes les opinions. La vie en société : ce sont ces idées et la force des arguments entre ses membres pour faire valoir un point de vue. Ce n’est ni un jeu de cache-cache, ni une guerre de personne », exprime-t-on. C’est fort de ces raisons que les membres de la coordination et alliés annoncent s’être octroyé le droit et le devoir de partager, durant cette rencontre, leurs avis sur toutes les questions concernant la grande famille (communautés Kel-Ansar).
« Nous aurions bien voulu le faire à travers cette rencontre de Tombouctou, mais nous n’avons malheureusement pas été invités en tant que coordination de kel-Ansar et alliés et nous n’en offusquons pas », souligne-t-on dans ce document mentionnant que la rencontre devrait permettre de réunir toutes les voix discordantes à travers des discussions qui ont eu lieu. Parlant des difficultés existantes au sein des communautés, il ressort dans le document que les choses, entravant le bon vivre depuis longtemps, résident par le fait que certains membres dissimulent les problèmes. Lors de cette rencontre, la coordination a été claire avec les participants : « Nous estimons que nous sommes d’abord victimes de nous-mêmes, parce que nous avions fait de nos divergences une opposition stérile ou personne ne sortira gagnante ». « Nous sommes victimes de notre gouvernance chaotique de 2015 à nos jours. Ce qui a entrainé des dérapages mortels avec leur lot de frustrations, de divisions et une permanente confrontation entre les clans ; groupes ou personnes de la communauté Kel-Ansar », confie-t-on. Crachant ses vérités, la coordination suppose que les problèmes déchirant la communauté des Kel-Ansar de Tombouctou ne sont pas d’ordre individuel, mais émanent plutôt des désaccords existants entre les membres.
Et de préciser que lesdits désaccords sont partis de la rencontre de Raz-Elma en date de 2016, suivie de celle de Zarho. Pour la culture de la paix, du développement et de la cohésion au sein de la communauté, le mouvement de rassemblement maintient que les désaccords doivent être appréhendés avec sérieux. Cela, sans tapage dans un esprit constructif en vue de trouver une issue positive aux maux. Selon elle, la finalité de la présente rencontre était de parvenir à une entente et cohésion entre membres de communautés Kel-Ansar. Puis de proposer ceci aux participants : « On doit se rendre à l’évidence que notre existence et rayonnement passent par tout un chacun, sans distinction aucune. Nous avons alors le devoir d’être sincère avec nous-mêmes, pour prévenir un scénario catastrophique déjà en marche, afin de rester crédible aux yeux de nos communautés ».
Mamadou Diarra