Ce samedi 27 novembre 2021, des organisations de la société civile ont appelé les populations à descendre dans la rue, pour réclamer la démission du président Roch Marc Christian Kaboré.
Réunis à la place des cinéastes, les différents leaders de la coalition du 27 novembre se sont adressés aux manifestants. Ils ont réclamé la démission du président comme solution de la crise, liée aux attaques terroristes, qui endeuillent le Burkina Faso. Dispersé dans la matinée par les forces de sécurité, le face à face entre manifestants et les forces de l’ordre a duré plusieurs heures autour de la mairie centrale de Ouagadougou. Les manifestants qui accusent le maire d’avoir requis les forces de sécurité pour empêcher leur regroupement, étaient déterminés à incendier les locaux de la mairie. Toutes leurs tentatives de s’approcher de l’édifice ont été repoussées à coups de gaz lacrymogène. Au cours de ces violences, un enfant de moins de 1Oans a été blessé par des tirs de gaz lacrymogène et remis par les manifestants à une unité anti-émeute de la gendarmerie, a constaté l’AFP. De même, un porte-parole de la coalition du 27 novembre qui avait appelé à manifester, Hervé Ouattara, a évoqué beaucoup de blessés, dont deux qui sont dans le coma, ce qui n’a pas pu être confirmé de source indépendante. En outre, l’un des manifestants, Fabrice Sawadogo, un jeune de 28 ans, a affirmé qu’après sept ans d’incapacité face aux attaques terroristes qui les endeuillent chaque jour, il est temps de demander le départ du régime. « Nous n’avons pas à négocier avec un gouvernement incompétent qui doit admettre qu’il a échoué » a-t-il annoncé. Cependant, des manifestations ont également eu lieu dans d’autres villes du Burkina Faso, en particulier à Bobo Dioulasso, où des manifestants ont également été dispersés par les forces de l’ordre à l’aide de gaz lacrymogène. Ce fut également le cas de Kaya, à une centaine de Km au nord-est de Ouagadougou. Selon le Mouvement sauvons le Burkina Faso, plusieurs manifestant ont été interpellés, dont un de leur, sans donner le nombre exact d’arrestations. Alors que la colère grandit au Burkina Faso, le gouvernement a décidé de prolonger la suspension de l’internet mobile pour une durée de 96 heures à compter du mercredi prochain, sur toute l’étendue du territoire nationale, après une précédente interruption de quatre jours pour raison de sécurité. Par ailleurs le pays est pris, depuis 2015, dans une spirale de violences attribués à des groupes armés Djihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique. Les attaques qui visent civils et militaires sont de plus en plus fréquentes et en grande majorité concentrées dans le nord et l’est du pays.
Mariam Guindo, Stagiaire
Source: LE PAYS