En visite officielle à Bamako, le médiateur de la CEDEAO, le président burkinabè Blaise Compaoré a été reçu lundi par le représentant spécial du secrétaire général et chef de la Minusma, Albert Gérard Koenders. La rencontre qui a duré une quinzaine de minutes s’est déroulée à huis-clos au siège de la Mission.
Au cours de la rencontre, il a été fortement question de la nécessité d’un engagement soutenu des organisations régionales et de l’ONU à travers le Représentant spécial, ainsi que de l’importance d’une coordination de leurs efforts respectifs afin d’accompagner le Mali dans la perspective de relance de la paix.
Juste après cette rencontre avec le patron de la MINUSMA, le médiateur de la CEDEAO a eu des entretiens avec des représentants du contingent militaire et de police burkinabé déployé dans notre pays et dont la contribution au sein de la Mission a été saluée et hautement appréciée.
Les échanges qui se sont déroulés au siège de la Minusma ont porté sur la situation actuelle et les perspectives de relance du processus de dialogue politique, afin de parvenir à un règlement durable de la crise malienne sur la base de l’accord préliminaire de Ouagadougou qui consacre la souveraineté, l’intégrité territoriale, l’unité nationale et la laïcité du Mali. Le président du Faso, parlant au nom de la CEDEAO, a souhaité que les Maliens puissent se retrouver sur le terrain du dialogue politique, afin de régler la crise définitivement.
Avant de venir à Bamako, le président Blaise Compaoré avait confié à nos confrères de la télévision nationale burkinabè les trois principaux objectifs de sa mission : « Je veux échanger avec le président Ibrahim Boubacar Keita, les forces vives et la classe politique, pour voir comment nous pouvons, une fois encore, nous engager pour créer les conditions d’un dialogue fécond en reprenant les acquis de l’accord du 18 juin et en essayant de voir comment nous pouvons créer davantage de confiance entre les parties, mais surtout dresser un agenda sur des points précis qui pourraient, à l’issue de nos échanges avec les parties, trouver des pistes pour une solution plus durable ».
Concernant les événements de Kidal, il a estimé que « cela a été un coup dur pour le processus, mais je crois que pour des parties qui sont conscientes qu’elles doivent vivre ensemble sur le territoire malien, il doit être possible de les rapprocher à nouveau ».
Il a également abordé avec la presse burkinabè, la question de la médiation algérienne. « C’est vrai que nous sommes parmi les premiers acteurs de l’accord du 18 juin, mais c’est aussi le résultat de contributions diverses de la communauté internationale, de l’Union africaine, de l’Union européenne, de pays voisins comme l’Algérie. Donc ce que nous souhaitons, c’est de trouver encore des bonnes volontés pour accompagner le dialogue que nous pourrons ainsi créer », a indiqué le président Compaoré.
A. DIARRA