Les propos du ministre des affaires religieuses, Mahamadou Koné, reflètent le niveau du culte de certains religieux maliens. En effet, lors de l’atelier d’échange sur « la situation sociopolitique » du pays, initié par le haut conseil islamique du Mali, le ministre des affaires religieuse et du culte, Mahamadou Koné, a souligné un fait auquel plusieurs responsables de services sont confrontés dans l’exercice de leurs fonctions.
Il s’agit de la croyance populaire qui veut que les hauts placés de la République, doivent toujours piocher dans la caisse pour distribuer les deniers de l’Etat aux personnes dites influentes de la société. Les religieux, particulièrement les musulmans du Mali, ne sont pas en reste face à cette pratique. Le ministre des affaires religieuses, loin de tout protocole, a profité de la rencontre avec des leaders religieux pour être d’une franchise étonnante.
« Il y a certains musulmans qui pensent qu’aussitôt un ministre a pris fonction, il doit chaque mois leur glisser soit 100 000 Fcfa, 200 000 Fcfa » a-t-il regretté, avant de préciser : « Moi, je n’ai pas un rond à donner à qui que ce soit » sur le ton de vérité reconnu aux sikassois.
« J’ai une mission qui m’a été confiée, et je me dois de suivre ma ligne directrice. Qui est d’accomplir cette mission en toute droiture, sans entrer dans des jeux de satisfaction d’intérêts particuliers. Je suivrai ma ligne à la lettre et en toute franchise pour honorer la confiance qui a été placéeen moi, au nom de la religion, et grâce à votre soutien notamment (musulmans) » dira le ministre.
En tout état de cause, cette sortie du ministre des affaires religieuses et du culte, souligne une pratique bien ancrée au Mali, à savoir la difficulté pour des responsables d’administrations, hauts cadres de la république, voire des ministres, de travailler en toute liberté et en toute franchise, sans se faire envahir par des doléances le plus souvent « pécuniaires ».
Ces comportements incultes, comme rappelé par le ministre, doivent cesser. Mieux, ils peuvent cesser si on s’habitue à en dénoncer les cas publiquement.
Ousmane Tangara
Source: Bamakonews