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Relancer l’économie sans faire exploser la dette, le défi compliqué de Pékin

Les mesures de relance sont encore limitées et inférieures à celles de 2015, soulignent les économistes.

Faut-il à nouveau s’inquiéter de la dette chinoise ? La question revient en force dans le débat économique à mesure que Pékin accentue ses  efforts pour soutenir l’activité . Cherchant à dissiper les craintes et à faire taire les mauvaises langues, le gouvernement chinois a récemment assuré que le niveau d’endettement du pays s’était stabilisé en 2018, sans toutefois fournir de statistiques globales sur le sujet.

La dette publique et celle des ménages continuent d’augmenter sans relâche.

Selon les estimations de Natixis, la dette totale de la Chine a, en fait, continué de croître mais de manière bien plus modérée que par le passé, passant de 246 % du PIB en 2017 à 248 % en 2018. L’augmentation a été limitée à 1 ou 2 points de PIB au cours des deux dernières années, contre une hausse de 8 points de PIB en 2016. « En d’autres termes, la Chine n’a pas cessé de s’endetter mais elle semble pour le moment l’avoir apprivoisée, estime Alicia Garcia Herrero, cheffe économiste pour l’Asie chez Natixis, dans une note publiée lundi. Les entreprises sont le principal responsable de la décélération de l’endettement, tandis que la dette publique et celle des ménages continuent d’augmenter sans relâche ».

Ce n’est pas tant le niveau d’endettement global de la Chine -finalement assez comparable à celui de la zone euro et des Etats-Unis – qui inquiète, que son spectaculaire emballement depuis l’immense plan de relance de 2008. Face à cette montagne de dettes, Pékin a érigé l’an dernier la prévention des risques financiers  parmi ses « trois combats critiques » , à côté de la réduction de la pauvreté et la protection de l’environnement. « 2018 a été une année de désendettement, du moins pour le premier semestre », convient Alicia Garcia Herrero.

Accélération dans le secteur privé

Depuis, la priorité donnée à la relance de l’économie a changé la donne et « implique clairement une accélération de l’endettement de l’économie réelle, en particulier dans le secteur privé », poursuit Natixis.

A ce stade, « les mesures de relance dévoilées semblent limitées », observent les économistes de Citi. Selon leurs calculs, « même en incluant les dépenses hors budget, l’expansion du déficit budgétaire ne représentera que 1,2 % environ du PIB, ce qui n’est pas comparable au stimulus de 2 % du PIB de 2015 ». Au final, Natixis ne croit pas que la dette chinoise soit une réelle menace. La croissance nominale de la Chine est notamment suffisante pour stabiliser le ratio de dette sur PIB, souligne-t-on.

« Avec le taux d’épargne élevé des Chinois et avec les contrôles sur les sorties de capitaux, il est possible de financer un déficit public très élevé, de maintenir des conditions monétaires très expansionnistes sans provoquer une hémorragie de capitaux, sans accroître encore plus le taux d’endettement », notait récemment Patrick Artus, chef économiste de Natixis.

Frédéric Schaeffer

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