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Relance du processus de paix en lien avec le départ de la MINUSMA: le mémorandum de la société civile

Dans un mémorandum rendu public ce mardi 22 août 2023, un consortium des organisations de la société civile, composé du CNSC, du FOSC, de la CAFO, du CNJ-MALI, de la PFFLM, lance un appel à la relecture de l’Accord pour la paix au Mali, issu du processus d’Alger, dont la mise en œuvre est dans l’impasse depuis plusieurs mois conformément aux dispositions prévues à l’article 65 dudit document. C’était à la faveur d’un point de presse qui avait pour cadre le siège du Conseil national de la société civile (CNSC) à Faladiè

La lecture du document a été faite par Badra Alou SACKO, président du comité technique de suivi ; en présence de Siriman SACKO, point focal ; de Mme Sangaré Nana COULIBALY, CAFO ; etc.

Contribution de taille
À l’entame de son propos, Badra Alou SACKO a souligné que le présent mémorandum se veut une contribution à la relance de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.
Il ressort de son propos que le document donne suite à la journée d’échanges sous forme de panel sur les enjeux et défis liés à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger initié par les Organisations de la Société Civile du Mali le 26 juillet dernier au siège du CNSC.
À titre de rappel cet accord a été signé le 15 mai et le 20 juin 2015 à Bamako entre le Gouvernement du Mali et les mouvements signataires avec pour finalité de rétablir la paix au Mali, la création d’une armée reconstituée intégrant les anciens groupes armés signataires, et des mesures de développement économique spécifiques au Nord du pays sur la base d’un effort de dialogue, de justice et de réconciliation nationale.
Pour ce faire, un Comité de suivi de l’accord (CSA) a été mis en place avec l’implication des parties prenantes et des partenaires internationaux dont l’Algérie joue le rôle de Chef de file.

Processus complexe et laborieux
Malgré l’attachement des parties maliennes et de la communauté internationale à cet Accord comme solution à une paix durable, huit ans après la signature en juin 2015, force est de constater avec les organisations de la société civile que la mise en œuvre de l’Accord reste extrêmement laborieuse et complexe.
De l’avis du conférencier, cette complexité risque de s’amplifier avec le retrait acté (depuis le 16 juin 2023) de la MINUSMA qui avait dans son mandat le suivi de la mise en œuvre de l’Accord.
C’est au regard de cette situation de blocage et de risque sur la paix que les Organisations de la Société Civile, précise Badra Alou SACKO, président du comité technique de suivi, ont organisé ce présent panel pour échanger et apporter la contribution de la Société Civile du Mali à la relance de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger.
Ainsi, au terme des échanges et des avis des experts et personnes-ressources, les Organisations de la Société Civile ont fait le point de la mise en œuvre, les contraintes majeures et les propositions de relance de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger.
Après avoir fait le point de la mise en œuvre de l’Accord durant ces dernières années, Badra Alou SACKO, président du forum des associations de la civile, s’est appesanti sur les contraintes majeures qui bloquent le processus.

Un problème de bonne foi
Parmi lesquels, il a un acteur particulier sur le problème de bonne foi et d’engagement ferme de certaines parties à l’Accord ; la persistance de l’insécurité liée aux différentes attaques des groupes terroristes, narcotrafiquants et bandits; et l’insuffisance des ressources financières mobilisées en faveur de la mise en œuvre de l’Accord, etc.
Face au blocage persistant depuis le mois de décembre 2022, le Consortium préconise la relecture de l’Accord sur la base de l’article 65 de l’Accord qui détermine les modalités de cette relecture entre les parties signataires afin de prendre en compte les dispositions majeures contenues dans la constitution promulguée le 22 juillet 2023.
Il invite aussi les parties à revoir le dispositif institutionnel de mise en œuvre et de suivi de l’Accord pour en faire un Accord inter-malien dont les représentants des instances seront choisis sur la base de la représentativité et de la légitimité.
Toujours selon M. SACKO, le consortium appelle à l’implication des autorités et légitimités traditionnelles, les femmes, les jeunes ainsi que l’organe législatif de transition (CNT) dans le processus de mise en œuvre et de suivi de l’Accord.
Il s’agit aussi d’organiser des campagnes d’information, de sensibilisation des membres du Gouvernement, des Institutions de la République, des organisations de la société civile et les populations des autres régions sur l’Accord et le processus de sa mise en œuvre, afin d’en assurer une large appropriation et un meilleur portage politique.

Les solutions
Parmi les solutions envisagées, il y a l’accélération du volet Démobilisation, Désarmement et Réinsertion-DDR (en prenant en compte les femmes) avec un calendrier et des objectifs assignés pour renforcer le dispositif sécuritaire à travers les bataillons du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) de Gao, Kidal, Tombouctou et Ménaka et le déploiement graduel des unités des Forces Armées et de Sécurité sur toute l’étendue du territoire.
Enfin, le consortium appelle à diligenter la réalisation des projets/programmes structurants dans les régions nord du Mali pour réduire le déséquilibre de développement économique et social ; et à renforcer et accélérer le transfert des compétences et de ressources aux collectivités territoriales conformément aux objectifs et au calendrier convenu.
Par ailleurs, le Consortium des Organisations de la Société Civile du Mali lance un appel aux autorités de la transition pour faire de cet accord, « un accord inter malien » dont les instances et les organes seront présidés par des maliens avec les représentants de la Communauté internationale comme observateurs.
«Les acteurs et parties prenantes de l’Accord sont tous unanimes sur les principes de base comme l’intégrité, la souveraineté, la forme républicaine de l’État, la laïcité, il y a lieu d’activer les leviers socio-culturels dont dispose notre pays pour travailler à la cohésion et la réconciliation entre les filles et les fils du pays gage de paix et de stabilité pour le Mali», a dit Badra Alou SACKO.
Enfin, les autorités de la transition doivent poser des gestes de mise en confiance des parties prenantes pour relancer le processus de mise en œuvre afin de donner la place au dialogue, base de la paix, de la stabilité et de la réconciliation nationale.

Par Abdoulaye OUATTARA

Info Matin

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